Nadaillaqueries automnales 2021

Les Aubagnais et les Lotois ont largement boudé ces nadaillaqueries. A vrai dire j'étais le seul Escandaou à participer (heureusement, c'est moi qui ai la clé de la maison...). Il y avait tout de même quelques invités de divers horizons (Salignac, Martignas, Vitrolles, Toulouse, Limoge) qui se sont succédé au cours de la semaine.
Voilà juste un petit résumé au jour le jour pour garder une trace.

Samedi 23 octobre
J'arrive dans l'après midi à la maison de Nadaillac pour ouvrir porte et fenêtres et réchauffer un peu les vieux murs (non Bernard, je ne parle pas de toi). Le Grand Scato trône toujours au dessus du cantou et Édouard le loir vient aux nouvelles. Il sera le seul à participer à la cérémonie d'ouverture des nadaillaqueries.

Dimanche 24 octobre
Matinée tranquille, je fais une virée dans les Chaulas pour ramasser quelques châtaignes. J'ai rendez-vous en début d'après midi avec Antoine, spéléo local à l'activité plus que débordante. Il veut me montrer une  petite cavité de la commune de Nadaillac (pour dire vrai, c'est moi qui le tanne depuis quelques temps pour qu'il m'y conduise): l'eydge de Pech Peyrou (ou gouffre de Linard).

La butte sur laquelle s'ouvre la cavité a été tondue à la tronçonneuse il y a peu et les ronces ont investi la place rendant le secteur quasiment impénétrable. Antoine pose le sac, sort le GPS, et m'annonce que l'entrée est à une quinzaine de mètres de nous. Il nous faudra pourtant près d'une heure pour la dénicher.

L'eydge de Pech Peyrou est un gouffre bien modeste, constitué de plusieurs diaclases qui s'entrecroisent et quelques salles joliment concrétionnées. Un coup d’œil sur la topo nous indique d'ailleurs que nous avons loupé le passage qui mène à la salle terminale. Il faudra donc revenir pour tirer ça au clair. De toute façon, une cavité sur la commune de Nadaillac ça ne se refuse pas...

En soirée arrive mon pote Bruno.

Lundi 25 octobre
Quartier libre le matin: Bruno empoigne sa tronçonneuse et abat sans remord un grand chêne mort à proximité de la maison. La bête est débitée dans la foulée, ça fera du bois pour le poêle pour quelques années de nadaillaqueries.

Nous avons rendez-vous en début d'après midi avec Antoine et sa compagne Virginie devant l'entrée de l'Eydge d'En Brousse, dans la commune voisine de Jayac.
L'Eydge d'En Brousse est une cavité surprenante: connue jusqu'en 2018 sur environ 250m, elle a subi depuis une attaque en règle de la part d'Antoine et les forçats de son club qui ont porté son développement à près de 3 km de galeries et méandres, pour une profondeur de 90m. Un article complet lui a été consacré dans le numéro de Spelunca de juin dernier.

J'avais eu l'occasion d'y aller il y a 2 ans, mais sans guide nous nous étions contentés de l'axe principal (galerie aval et galerie du retour). Aujourd'hui nous sommes bien entourés, Antoine et Virginie totalisent chacun 200 sorties dans le réseau, essentiellement pour de la désobstruction, des escalades ou de la topo. Pendant que Virginie va barquetter (toute seule) dans un méandre qui promet parait-il quelques espoirs de continuation, Antoine nous guide dans le méandre de la Crevette (avec un superbe chenal de voûte qui nous accompagne tout le long) et dans quelques galeries latérales très esthétiques.

Ça sera tout pour aujourd'hui. Nous rejoignons Virginie dans la galerie aval et attaquons le retour. Impossible de la suivre, elle court dans les méandres...
En Brousse est très loin d'être un cloaque, mais comme on frotte un peu partout on ressort couverts de boue de la tête aux pied. Pas sur que ça plaise à toutes les catégories de nadaillaconautes. Mais ce trou est quand même rudement (dans tous les sens du terme) attachant et donne envie de le connaitre un peu mieux. Dans ce cas, un conseil: faire suivre la visite par une sortie en rivière souterraine pour laver le matos.

Mardi 26 octobre
En matinée, Bruno et moi traînons nos bottes dans les bois de Nadaillac. Nous y ramassons quelques châtaignes, y repérons quelques dolines spectaculaires et tombons sur un curieux massif de cosmos perdu dans un champ en pleine forêt.

Une fois de plus nous devons retrouver Antoine pour une visite souterraine guidée. Cette fois-ci nous avons rendez-vous à Vitrac, près de Sarlat, sur les rives de la Dordogne. L'objectif du jour est la grotte de Caudon (ou du Redoulet) qui s'ouvre au pied des falaises en rive gauche de la rivière.

La grotte de Caudon offre environ 1500m de galeries fossiles alternant méandres, boyaux et galeries, agrémentées de quelques jolies salles bien décorées. Antoine, qui connait bien la grotte (il est BE et y mène souvent des clients) nous fait découvrir quelques recoins richement concrétionnés et nous conduit dans un dédale (que je suis bien incapable de repérer sur la topo) qui nous ramène après une boucle à proximité du porche d'entrée.

Tard dans la nuit arrivent Daniel et Cécile (ASN). Bonne nuit...

Mercredi 27 octobre
Rivière des Jonquilles ou Croze à Rolland ? Cécile est super enrhumée, et aller patauger dans l'eau froide ne la tente guère. Ça sera donc la Croze à Rolland.
La Croze à Rolland, c'est une grande classique des Nadaillaqueries, une traversée sympa dans un beau réseau fossile, avec quelques puits, de magnifiques méandres et d'imposantes galeries. A défaut de patauger dans l'eau froide, on patauge quand même pas mal dans la gadoue. Mais pas de contrindication pour le rhume de Cécile.

Après les ressauts d'entrée, P21 (puits des Anciens), un peu de crapahute, P18 (puits Wilford). On laisse de côté le long réseau qui part vers les réseaux du fond (-110, parait-il peu fréquentables, mais il faudrait peut-être aller voir un jour), pour s'enfiler dans une superbe galerie méandriforme (la Grande Galerie). Passage bas dans la gadoue (la "Baignoire"), un peu de 4 pattes, et on se redresse dans les grands volumes de la galerie de Nadaillac. Il reste alors une cinquantaine de mètres de petites puits à remonter pour rejoindre le plancher des vaches. Cette année, c'est un peu gazé mais sans excès.

Jeudi 28 octobre
Aujourd'hui, c'est rando autour du Lac du Causse, en compagnie de 2 grands spécialistes de la géologie et l'hydrogéologie du causse de Martel: Pierre Marchet et Philippe Muet, qui ont chacun soutenu une thèse de 3ème cycle sur le secteur.

Donc aujourd'hui on parlera des grès du bassin de Brive, de la faille de Condat-Meyssac, de la transgression du Crétacé, de l'historique des explos à la Couze (Pierre et Philippe ont été les premiers à atteindre l'actif dans ce vaste réseau au début des années 80) et des mille secrets des karsts du Quercy (et du causse de Martel en particulier).

Après la rando, Bruno repart en Gironde retrouver sa Nini. Tant pis pour lui, il loupera le traditionnel gratin dauphinois...

Vendredi 29 octobre
Daniel et Cécile s'activent pour aller faire une petite classique en spéléo. Ils préfèrent en rester aux réseaux fossiles et jettent leur dévolu sur la grotte de Fontille. C'est un joli réseau fossile qui offre un petit kilomètres de développement dans une galerie bien concrétionnée. Les premières explos se faisaient depuis le tunnel SNCF de la ligne Paris-Toulouse (ça craint), mais depuis quelques années une entrée artificielle permet un accès plus serein.

Pierre a raccroché son baudrier depuis déjà quelques années, nous optons de notre côté pour une rando dans les bois à la recherche de belles dolines, d'éventuels champignons, de châtaignes et de chemins secrets qui nous auraient échappé depuis que nous parcourons le causse en tout sens. Nos pas nous mènerons dans les bois des Chaulas, des Ferrals, des Russols, des Garennes et des Gravails.

Samedi 30 octobre
Pour Pierre et moi, c'est la fin du séjour. Malgré l'épisode méditerranéen annoncé, je rentre en Provence où m'attend la chabannée, et Pierre rentre sur Toulouse.
De leur côté, Daniel et Cécile restent abonnés aux réseaux fossiles mais font des infidélités au causse de Martel: ils iront visiter l'Igue de Gibert sur le causse voisin de Gramat.

L'Igue de Gibert est un joli gouffre d'effondrement qui donne accès à un maigre ruisselet. Les spéléos locaux ont longtemps carressé l'espoir de pouvoir accéder au bassin versant souterrain des résurgences de la vallée voisine de l'Ouysse.

Ainsi prennent fin les Nadaillaqueries automnales 2021. On en a profité pour visiter quelques cavités nouvelles grâce à Antoine, qui nous promet d'ailleurs de nous faire découvrir d'autres réseaux lors de notre prochaine venue. Une mise à jour du spéléo-guide de Nadaillac suivra.

Bon, je peste quand même contre Mr Overblog qui n'est plus foutu de gérer les photos au format portrait sans les rogner en haut et en bas. Il faudra que je fasse une mise à jour quand il sera revenu à de meilleurs sentiments.