C’était la dernière séance … au fond du Grand Draioun – Dimanche 30 avril 2023

  • Alexandra - SCPA Escandaou
  • Spéléologie

Aujourd’hui on se retrouve à 6 pour aller voir une bonne fois pour toute le fond du Grand Draioun. On retrouve les 5 habitués qui savent dans quoi ils s’embarquent – Camille, Thibault, Maxime, Zap et moi – et le sixième – Émeric (ou P-Rex pour les intimes) – en stage d’aguerrissement…

On se sépare en deux fournées, la première qui a rendez-vous à 8h au parking constituée de Maxime, Émeric, Zap et moi. La seconde qui grappille quelques précieuses minutes de sommeil constituée de Thibault et Camille.

La première équipe entre dans le trou à 9h pour une longue journée ! On allume le détecteur de gaz pour noter l’évolution du CO² et du O². La descente se passe tranquillement, avec les classiques pause « dépôt stratégique de bouteilles d’eau » pour la remontée (salle FR3 et salle du Camp).

Au passage des « Égyptiens » une petite assistance est bienvenue pour notre petit P-Rex. Il est vrai que ce passage est plutôt impressionnant et énervant la première fois qu’on le passe. Après un faux départ il s’en est très bien sorti le petit !

Le paysage est toujours le même mais il nous émerveille à chaque fois !
Le paysage est toujours le même mais il nous émerveille à chaque fois !
Le paysage est toujours le même mais il nous émerveille à chaque fois !
Le paysage est toujours le même mais il nous émerveille à chaque fois !
Le paysage est toujours le même mais il nous émerveille à chaque fois !
Le paysage est toujours le même mais il nous émerveille à chaque fois !

Le paysage est toujours le même mais il nous émerveille à chaque fois !

Nous arrivons à la salle du Camp à 11h15. On prend le temps d’une pause bien méritée pour reprendre notre souffle comme on peut dans cet air où l’O² manque un peu.

On trace jusqu’à la salle OhOh où la boue s’est invitée et où on commence à se souvenir de ce qui nous attend au fond (OMG !).

À 12h30 nous mangeons au carrefour JCF où Camille et Thibault nous rejoignent. Max a tout prévu, M&M’s, chouchous, chocolat blanc et lait, barres chocolatées en tout genre, cacahuètes enrobées, c’est l’orgie. P-Rex sort le coca et le chocolat noir aux amandes grillées ! Ça c’est une sortie validée au planning (sous le contrôle de Maître Choupinou) !

Les choses sérieuses commencent....
Les choses sérieuses commencent....
Les choses sérieuses commencent....

Les choses sérieuses commencent....

Après cet instant de bonheur, il est temps de repartir et là on sait qu’on va moins rigoler. C’est de la bonne boue collante et humide qui nous attend. Max et Thibault partent devant, c’est l’équipe de pointe. Camille suit avec P-Rex puis Zap et moi. Arrivés à la corde qui permet de descendre dans le méandre, Camille et P-Rex décident de faire demi-tour et ils ont bien eu raison. Il faut savoir s’économiser.

Avec Zap nous filons au dernier point topo de la séance précédente. La boue ne facilite pas le travail, le DistoX est bien enrobé dans un sachet plastique, pas d’inquiétude de ce côté là. Par contre pour le carnet de note c’est plus compliqué. Le retrait des gants, remise des gants etc prend beaucoup de temps et au bout d’un moment les mains sont aussi sales que les gants… Nous décidons d’enchaîner les visées directes (le méandre a quasiment toujours la même largeur) et de noter les points notables.

Nous rejoignons l’équipe de pointe qui escalade tout ce qui peut s’escalader (histoire de ne pas balader le perfo pour rien encore une fois…) mais à chaque fois ça queute ou ça fini sur un ramping malfaisant !

Appétissant n'est-ce pas cette ambiance marronnasse?
Appétissant n'est-ce pas cette ambiance marronnasse?
Appétissant n'est-ce pas cette ambiance marronnasse?
Appétissant n'est-ce pas cette ambiance marronnasse?

Appétissant n'est-ce pas cette ambiance marronnasse?

Nous allons jusqu’au bout du méandre pour finir la topo. Petit à petit le plafond se rapproche et c’est dans une petite salle de 3m de diamètre que nous observons de près le plafond de poudingue qui se trouve à 3m au-dessus de nos têtes. Il est à noter que le fond du méandre terminal se développe dans les calcaires gréseux et vient en quelque sorte buter sur un plafond de poudingue. La fin de la karstification viendrait buter sur ces deux strates géologiques peu karstifiables (calcaires gréseux) et pas karstifiable (poudingue). Chaque interstice du fond est généreusement colmaté de boue plus ou moins liquide. C’est clairement une ancienne zone de mise en charge. Par contre à une époque, pour creuser le trou, il a fallu une circulation d’eau importante et donc une évacuation d’eau efficace. Peut-être en interstrate sur nos deux couches géologiques karsto-rétives ?

Le plafond de poudingue

Le plafond de poudingue

Sur la gauche en arrivant dans cette salle, Maxime a creusé sous un rocher coincé pour passer, Zap se faufile dessous pour finir la topo jusqu’à un boyau infâme où Thibault a percé une lunule et mis une dyneema pour immortaliser la fin de l’explo. Ce sera le dernier point topo du fond du Draioun ! Ce qui porte les relevés topographiques à 3700 m de développement et -198 m de profondeur. Voir la projection en plan ci-dessous.

Report de la topo en plan. L'entrée est repérée par le point jaune. Le trou se développe vers le sud-est.

Report de la topo en plan. L'entrée est repérée par le point jaune. Le trou se développe vers le sud-est.

Nous revenons sur nos pas pour retrouver les collègues qui étaient encore entrain de grimpouiller et c’est à 17h que nous prenons la sage décision de retourner vers la surface. Maxime et Thibault regardent leurs pieds pour ne plus être tentés par d’éventuels départs en hauteur.

Au bas de la corde qui permet de retrouver le haut du méandre commence la laborieuse remontée. Les bloqueurs bloquent une fois sur six et le manque d’oxygène qui se fait presque oublier à la descente se rappelle à nous.

Nous faisons les classiques pauses au carrefour JCF puis à la salle du camp où nous faisons la pause dîner. On attaque à nouveau les douceurs de Max, ya pas de petits plaisirs !

On laisse Thibault partir devant pour retrouver Camille et Émeric mais on garde Max avec nous pour nous tenir les cordes aux remontées et pour le chocolat et les bonbons (parce qu’on l’aime bien aussi et qu’il nous aime bien aussi, je crois…).

À la salle FR3, la sortie se fait plus que jamais sentir. L’analyseur de gaz nous lâche, il en marre aussi, il est à plat, il a donné tout ce qu’il avait à donner !

Suivi des taux de gaz (O2 et CO2) tout au long de la sortie

Suivi des taux de gaz (O2 et CO2) tout au long de la sortie

À 1h15 nous sommes dehors, le temps de remonter au parking, de se changer, de grignoter un morceau (miam une pomme) et de prendre une bonne douche (chaude!) nous sommes au lit à 3h30… À nous la grasse mat’ !

 

Une chose est sure, c’est une décision unanime, c’était la dernière fois qu’on allait au fond !

Pour clore ces magnifiques explo, une partie des explorateurs sous leur meilleur profil
Pour clore ces magnifiques explo, une partie des explorateurs sous leur meilleur profil
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