Puech Nègre

Le week-end des 17 & 18 février était une date clé dans l'agenda du club, puisqu'il s'agissait de la première sortie programmée hors du pays d'Aubagne pour 2024. Avec une affiche alléchante, la traversée Anciens-scialet Brudour dans le Vercors.
Oui mais voilà, le s'essore tout doucement en cette fin d'hiver et le passage "clé" de la traversée avait toutes les chances d'être noyée. En fin stratège, notre GO propose en remplacement un week-end caussenard, avec pour objectif l'aven de Banicous, un beau -300 sur le causse Méjean. Là encore, il va falloir revoir la copie: avec les pluies des dernières semaines le puits de Banicous seront potentiellement bien arrosés. Et finalement ça sera l'aven de Puech Nègre, sur la bordure du Causse Noir

L'aven de Puech Negre est une superbe cavité, très complète, avec des puits, des gros volumes, du méandre, de la rivière. Pas de réelle difficulté non plus, mais si on veut se frapper les 10 bornes de rivière c'est un autre chantier. Pour nous, les ambitions seront modestes: une partie du groupe ira faire quelques pas dans la rivière, l'autre ira fouiner dans l'impressionnante salle de l'Espoir au pied du P45.

Dès le vendredi soir, les convives affluent depuis le Pays dAubagne vers le gîte de Hielzas, sur le causse Méjean, qui sera notre camp de base pour le week-end. La température est frisquette mais le poêle à granulés ronfle à plein régime. Première soirée conviviale avec une bonne quinzaine d'affamés autour de la table.

Samedi matin, ça bouge tôt dans le gîte et les préparatifs vont bon train. Nous avons 1h de route pour rejoindre Puech Nègre et une petite marche d'approche (la piste forestière étant interdite au public).

Olivier et Alain s'enfournent les premiers avec pour mission de faire un équipement aux petits oignons pour les suivants. Derrière, ça suit tranquillou par petits paquets autonomes.
Nos deux équipeurs ne vont pas tarder à constater que la cavité est déjà équipée par les Alpina de Millau. Voilà qui va faire gagner du temps.

P20, P87, P45, quelques passages bas et humides, des puits, du méandre (le beau méandre des Sirènes), de nouveau quelques puits, et enfin le carrefour de la rivière qui servira de salle à manger. Descente chacun à son rythme, avec quelques incidents de parcours. Plusieurs tourneront un peu en rond pour franchir les passages de douchette après le P45, et tous (à l'exception de Alain et Olivier) iront galérer dans les plafonds du méandre des Sirènes (alors qu'il faut sagement suivre le ruisselet).

La remontée se fera également par petits paquets, chacun à son rythme. On prend un peu plus de temps pour ramener quelques images de cette belle cavité.

Le temps que tout le monde rejoigne la surface, la nuit est tombée sur le causse Noir. Ce soir, le programme fait l'unanimité: il y a une sévère platée de pâtes à la bolognaise préparées par Jean-Marc. Malgré le volume, tous les plats seront grattés jusqu'au métal.

Dimanche, c'est quartier libre. Les pressés rentrent en Provence, le reste de la troupe s'oriente vers une journée rando sur les conseils du Papé. L'objectif sera une belle boucle sur les corniches du Méjean au départ du petit village de la Bourgarie.

La balade est superbe avec des points de vue vraiment pittoresques (falaises sculptées par l'érosion, arches naturelles, abris troglodytiques). Tout au fond coule le Tarn, tout en haut planent les vautours, et dans le sous bois fleurissent les premières anémones (pulsatiles et hépatiques).

L'allée se déroule au pied des falaises jusqu'au spectaculaire rocher de Cinglegros, et le sentier de retour serpente sur le haut de la corniche. Mais pour le rejoindre, une petite surprise nous attend: une série d'échelles métalliques, obstacle rédhibitoire pour Soja (la petite chienne du papé et de la Pétugue)...
Seule solution (à part le demi-tour): Soja voyagera dans un sac Sherpa sur le dos du Papé. Un peu inquiète au début, elle semble finalement apprécier l'expérience.