Aven du Crépuscule

Le plateau de Siou Blanc a ses grandes classiques, ses cavités écoles pour les spéléos en herbe, ses gouffres un peu plus engagés pour spéléos sportifs, et ses petites perles plus confidentielles bien planquées dans le lapiaz au milieu du bartas.
Il y a aussi les petits trous à portée de main mais que l'on évite consciencieusement parce qu'ils ne traînent pas une super réputation. C'est le cas de l'aven du Crépuscule, à deux pas du Thipau, qui doit se sentir un peu délaissé.
Avec Jacquie nous avions envie depuis quelques temps d'aller y traîner nos bottes, et une rencontre récente avec Hervé Tainton (qui nous en a fait la pub) nous a décidé à aller y jeter un œil..

A priori, le Crépuscule ressemble à un trou typique de Siou Blanc, avec une série de petits puits séparés par des passages étroits. Mais on nous a vanté la salle qui se développe vers -35 et le P40 parallèle qui s'embranche vers -25. C'est parti pour la visite...

Entrée peu engageante qui râpe un peu, étroiture pour atteindre le deuxième petit puits. C'est déjà mieux, plus large, et les parois s'ornent de jolies coulées de calcite. Ces premiers puits sont plaisants et l'équipement est minimaliste (il faut savoir traquer becquets et concrétions).

Vers -40 s'amorce la petite salle latérale. C'est plutôt grand (en comparaison du reste du trou), et bien décoré par de belles coulées de calcite. On se dit qu'on a bien fait de venir.

Mais vers -45, changement de décor. La suite semble taillée au burin pour spéléos lombriciformes, ça râpe dur et ça rigole moins. Selon Varcave le fond sera du même tonneau. Message reçu, nous stoppons vers -60 pour en rester sur un bon souvenir.

Retour au palier de -25 pour visiter le puits parallèle. Un petit ressaut en mode fût un peu rugueux mène à une lucarne dominant le P40.

Le départ du P40 est vaste, les parois sont bien corrodées, c'est plutôt sympa. 20 mètres plus bas, ça commence un peu à rétrécir, et les parois se couvrent de vieux concrétionnement partiellement corrodé. Plus bas encore, après un fractio, ça devient riquiqui jusqu'au fond du puits fermé par les blocs: 2m², juste la place de casser la croûte...

Voila pour notre petite visite (partielle) au Crépuscule. C'est un trou attachant, mais ce dans tous les sens du terme: les nombreux choux fleurs sont un tantinet possessifs. Les ventripotents s'y sentiront certainement à l'étroit, mais il y a de jolies choses à découvrir (forme des puits, concrétions, et surtout la fameuse diaclase vers -40).
Côté équipement c'est plutôt rustique. Il faut composer avec quelques spits et goujons et dénicher les amarrages naturels les plus judicieux (en clair, il faut se munir de quelques sangles et ficélous).
De notre côté (et d'un commun accord), nous l'avons rangé dans la catégorie "à revoir le cas échéant mais pas tout de suite".  Si l'un d'entre vous va fouiner au fond, qu'il pense à nous dire si on a loupé quelque chose. Ça pourrait nous décider à revenir plus tôt que prévu... mais j'en doute un peu.