Sortie « JEUNES » à Autran – Samedi 06 mars 2021

Les jeunes, pleins de projets et d’énergie nous ont proposé il y a un mois de nous greffer à leur sortie à Autran, leur objectif : toucher le fond en équipant et déséquipant.

Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Sitôt le lien d’inscription disponible les différents objectifs se dessinent.

Au final, nous avons :

• un groupe pour les Amonts (entrée 9h, équipement du P103 et P40, demi-tour au bas du P40 à 21h) : Cécile et Charles (alias Pacaut et Rabanne), Zap et Alexandra (alias les Alex²) ;

• un groupe pour le Fond (entrée 11h, équipement du fond, pose d’une sonde de mesure de mise en charge et conductivité, déséquipement) : Camille 1, Camille 2, Gwladys, Elona, Edouard, Kilian, Vasile, Thibault, Armand (alias Grandes Jambes), Mathis (alias Mamou), Christophe ;

• un groupe pour le Siphon Blanc (entrée 12h, demi-tour à 19h) : Sylvie, Cécile T, Sidonie, Laurent, Pierre, Charlie, Maryannick, Anaïs, Vincent, Mathieu, Sylvain ;

• un groupe allant jusqu’en haut du P103 (entrée 14h, retour libre) : Vassilissa, Gwenaelle, Florent, John,, Pascal ;

• une Guest : Doum et son conductimètre ;

• Un électron libre : Tanguy ;

• Une pensée pour ceux qui auraient aimé être là et qui n’ont pas pu venir.

Une fois les groupes constitués, les consignes d’entrée et de remontée passées, nous pouvons attaquer le week-end !

Le vendredi soir, missionnés du transport des 9 kits préparés par Thibault et Mathis dans le courant de la semaine, c’est Armand et Mamou qui commencent l’équipement des premiers puits pour fluidifier l’équipement.

Groupe des Amonts (Alexandra) – TPST = 13h30 :

A 9h, l’équipe des Amonts, affublée de 5 kits d’équipement, attaque avec pour mission la suite de l’équipement, du bas du P22 à -80 m jusqu’à la jonction avec le réseau du siphon blanc.

Après la succession des puits d’entrée, on enchaîne avec le méandre des Egyptiens, qui porte très bien son nom, les pieds dans l’eau, jusqu’à la tête du P103.

En 45 minutes nous sommes en bas du puits dans les embruns. Nous poursuivons et à 13h30, l’objectif est atteint, le P40 est équipé. Nous nous engageons dans la grande galerie de -400 qui mène au siphon blanc.

Après avoir mangé un morceau et bu un bon thé chaud, nous nous engageons dans l’ex siphon blanc (pas besoin de passer en apnée, seul un reste d’eau montant à mi-cuisse nous rafraichi et la blancheur des parois est un peu passée) et nous émerveillons devant les vestiges préservés de coulées de calcite d’une blancheur immaculée.

Au pied de la cascade «Walking on the Moon», on attaque la remontée de l’affluent des amonts. Au programme des remontées le long de cascades, des passages suspendus (chacun son style) au-dessus de marmites d’eau transparente, un beau méandre aquatique, que du bonheur !

Nous nous arrêtons à 17h au pied de la cascade « Vol de nuit », les Extrêmes Amonts et le réseau des Estrangers ce sera pour une autre fois. Sur le retour, nous croisons une partie de l’équipe du Siphon Blanc et Tanguy gonflé à bloc (désolée il fallait que je l’a fasse celle-là).

Nous prenons le temps de faire quelques jolies photos puis nous sommes de retour dans la grande galerie où nous faisons notre pause repas du soir en attendant que l’équipe du siphon blanc attaque sa remontée. A 20h, nous attaquons la remontée vers la surface après avoir croisé la première partie de l’équipe du fond, en pleine forme ! Le fond a été atteint et le déséquipement a commencé ! Des machines ces jeunes !

La remontée se fait à un bon rythme avec quelques ralentissements qui nous permettent de souffler un peu, la fatigue se fait sentir. A 00h30, le groupe des Amonts est dehors, nous nous changeons vite, il fait 4° dehors, et allons nous rouler dans nos duvets bien chaud… la nuit froide et humide sera courte.

Groupe du Fond (Thibault) – TPST = 15h :

Nous étions nombreux à partir faire le fond, il restait 4 kits pour finir d'équiper du bas du P40 à -600 m, nous avons donc scindé le groupe en deux pour diminuer l’attente.

Gwladys, Vasile, Kilian, Edouard et moi-même, partons en premier avec un décalage horaire sur le groupe précédent, le deuxième sera composé des deux Camille, Elona, Christophe, Grandes jambes et le petit Mamou.

En bas du P103 nous décidons de partir équiper avec Edouard pendant que le reste de l'équipe grignote un morceau. En bas du P40, sans indications, on cherche dans la galerie le départ pour le fond mais nous retournons vite en bas du P40 au plus évident finalement, dans l'actif !!

Je prends l’équipement jusqu'au fond suivi de l’aide d'Edouard. Le reste de notre équipe nous retrouve en haut du P126 et puis la deuxième équipe arrive à son tour et nous nous retrouvons tous autour d’un bon vins rouge à -600 devant le siphon!

Nous récupérons l'ancienne sonde (luirographe) pour en fixer une nouvelle (mesure de pression, température et conductivité). Édouard met un nouveau spit et fixe la nouvelle.

Nous partons donc pour la remontée, Armand et Mamou se chargent du déséquipement général pendant que le reste se charge des kits.

A -400 m avec Christophe, en attendant les déséquipeurs, nous allons faire un tour dans le Siphon Blanc jusqu’au puits derrière la belle galerie blanche, nous y croisons l’équipe des Amonts.

A notre retour au bas du P40 l’équipe des déséquipeurs arrive au compte-goutte du méandre, nous entamons la remontée.

Nous ressortons à partir de 2h du matin après avoir insultés, haïs et traités de tous les noms les 120 derniers mètres! Mais bon, c’est le prix à payer pour un aussi beau gouffre!

Groupe du Siphon Blanc (Charlie) – TPST = 10h :

Pour ceux qui voulaient profiter de la variété des paysages souterrains d'Autran sans se mettre dans le rouge (on pourrait dire aussi « les fainéants qui ne reculent devant rien pour visiter la cavité les mains dans les poches »), il y avait l'équipe « Siphon Blanc », avec comme objectif le pseudo siphon qui coupe les galeries amont vers -400. On retrouve dans ce groupe un peu hétéroclite de jeunes fringants du GSP (Pierre notre « Gardien du Temps », Sylvain, Cécile, Laurent), une délégation niçoise (Anaïs, Maryannick, Vincent, Mathieu), quelques SCPA ou sympathisants (Sylvie, Sidonie, Charles) et un électron libre en mode « je ne sais pas trop où je veux aller mais j'y vais » (Tanguy).

Tout ce beau monde disparaît sous terre autour de 14h. Très vite, Sylvie se fait persuasive et motive une partie du groupe à franchir le-dit siphon et pousser un peu plus loin en direction des amonts. Elle arrivera sans trop de mal à soudoyer la délégation GSP ainsi que Tanguy (qui n'attendait que ça).
 

Le reste de la troupe continue son bonhomme de chemin jusqu'au Siphon Blanc en profitant de l'esthétique du Grand Méandre, des puits, du Méandre Concrétionné, et des galeries fossiles de l'amont.

Tout le monde ayant rempli ses objectifs, la remontée s'amorce au rythme de chacun. La sous-équipe des « post-siphonés » recolle aux « pré-siphonnés » au bas des puits de sortie, et les plus vigoureux accompagnent ceux qui ont laissé un peu trop d'énergie dans les ressauts glissants du méandre.

C'est là que se produit un incident rare : sous les coups de boutoir de Tanguy qui attaque avec vigueur la remontée d'un petit puits, l'un des spits d'amarrage lâche et le « coup de fouet » de la corde projette le coude de Pierre (sagement longé au sommet du puits) contre la paroi. Petit moment de doute, finalement ça va et l'ami Pierrot peut terminer l'explo sans autre souci. Aux dernières nouvelles, il serait toujours capable de lever le coude pour les grandes occasions.

En plusieurs petits paquets successifs, l'équipe « Siphon Blanc » est ressortie au grand complet sous le ciel étoilé aux alentours de minuit.

Groupe du Haut du P103 (Vassilissa) – TPST = 9h :

Après moults mails d’organisation reçu d‘Alexandra&Co les semaines avant pour la sortie à l’aven Autran, on se décide le jeudi avec Gwen, John et Florent à participer nous aussi à l'excursion en se joignant au groupe P103/-300 (ceux qui vont le moins loin).

Quelques échanges plus tard avec les membres dudit groupe et Alexandra, on se retrouve promus à la tête du groupe, le reste ayant déserté, mis à part Pascal, le téméraire qui n'a pas fui à l'annonce de notre venue et qui nous rejoint. On aurait préféré être accompagnés d'un.e connaisseur.euse puisqu’aucun d'entre nous n'était déjà descendu dans la cavité, m’enfin tant pis, allons-y, on n’a qu’à suivre les cordes… objectif aller en bas du P103.

Arrivés sur place à 12h30, il y a encore beaucoup de spéléos pas encore descendus. On y remède par une sieste en attendant notre tour prévu à 14h !

Nous rentrons donc dans la cavité à 14h30, et c’est parti. La première série de puits (bien qu'étroits) passe assez bien, et on s’engage dans le court méandre après le P22. Jusque-là tout le monde suit… Mais quelques puits plus tard, le passage étroit et la tête de puits bien merdique en haut du P19 fini par achever Flo qui était déjà bien fatigué. Raison médicale oblige, il décide de remonter, John se sacrifie pour remonter avec lui.

Nous voilà donc plus que 3 pour la suite. On finit la série de puits et sommes bien content d’atteindre enfin une grande galerie et l'actif ! On profite des passages vraiment jolis (comme les gours) et les énormes puits (notamment celui vers la cathédrale avec une corde montante) pour faire des photos.

On continue la galerie, et bientôt on se retrouve dans le grand méandre. Passé le P11 (il est 17h30), au niveau des petites cascades on croise Doumdoum qui remonte. On continue dans le méandre en se demandant si c’est le bon chemin, parfois on voit des passages au-dessus, on hésite, on essaie (non trop exposé pour la frileuse du vide comme moi), on continue dans la rivière, ça devient étroit, faut rentrer le ventre (ils sont vraiment passés là ?). Aussi, on comprend vraiment le sens de "méandre des égyptiens".

On fatigue, et on se relaie en tête pour mener le groupe avec Gwen, et pour se motiver. On a vraiment l’impression que le méandre n’en finit pas, ça tourne et retourne, et retourne et mouille, et retourne, et frotte, et tourne… L’heure tourne aussi, et on se demande vraiment si un jour il y aura une fin ! Ce n’est pas possible, on n’est pas des escargots quand même, alors on accélère, et "Oh une ouverture dans le méandre !", un grand puits remontant, ça nous remotive. 20 min plus tard on est toujours dans le méandre, ras le bol, et là on croise une corde qui remonte (vraiment ?). Quelques virages plus tard une zone légèrement plus large, on s’arrête, l’heure du retour est déjà dépassée. On n’aura même pas vu le haut du P103, et les connaisseurs nous diront sûrement qu’on était à 10 mètres...

Tant pis, on fait demi-tour, il est 19h05. Le retour se fait à la force du moral pour ne pas penser au fait que ça tourne et retourne, et que ça n’en finit pas. Une heure et demi plus tard on est au « pont », juste avant les gours, le temps d’une photo et on se remet en route. Le méandre rouge glisse, mais on tient bon. Ah ! Les puits et les têtes de puits étroites, un bonheur à remonter !! Pascal tient bon et même si la fatigue se fait sentir, il gère très bien la remontée et les passages étroits. On se motive tous ensemble et à 23h00 je pointe mon nez dehors ! On note nos heures de sortie et retrouvons nos compagnons qui trépignaient. Quelle affaire !