Spéléo du soir à l'Eau-Delà

Il est 18h18 ce jeudi 26 mars 2021 lorsqu'après une harassante journée de télétravail, je reçois un mail de rappel à l’ordre du Doyen du grand conseil des Sages… C’était à moi de faire le compte-rendu de la spéléo du soir de la semaine d’avant et cela m’avait échappé.

 

Mea maxima culpa et bond en arrière dans ma mémoire, nous voici le mercredi 17 mars, il est 17h30, mon camion poussif arrive péniblement jusqu’au plateau. Le carrefour de la route de Rougiers est désert, je m’enfile à travers les branches jusqu’au lieu-dit du Cheval.

 

Personne ! Soudain apparaît Daniel, venu tout droit de l’étranger (Vitrolles…), puis Charles, Sylvain, Daniel, Isabelle, le Papet avec son double, et enfin, le meilleur pour la fin, Claire et Bernard. On sera 10 pour cette séance.

On se dit que c’est une bien meilleure idée de monter le camp d’abord et de rejoindre l’Eau-Delà à pied. Ce sera bien mieux que de se garer là-bas et ensuite reprendre les voiture puis monter le camp de nuit. Une équipe d’avant-garde, rapidement prête, met donc le cap plein Ouest pendant que les derniers finissent de se changer.


Pour trouver l’entrée de la cavité, les avis, et surtout les itinéraires divergent. Pour certains, il faut rester à proximité de la ligne électrique, pour d’autres il faut aller plus au Nord. Bref, on s’embrouille un peu mais on finit par arriver, non sans mal et heureusement avant l’arrière garde.

La cavité est bien sûr équipée, la spéléo du soir est désormais une activité qui se programme et s’inscrit dans un continuum spéléologique local. A 19h, on entre dans l’aven, on découvre un deuxième équipement sur le premier, qui dit-t-on, doit permettre à un septuagénaire varois de renommée de venir topographier le nouveau réseau. On s’emmêle un peu dans les cordes d’ailleurs.

Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà

Les puits s’enchainent (ça c’est juste pour le style parce qu’il n’y en a que deux), en revanche les étroitures s’enchainent et là, c’est un peu long, pas très étroit mais ça frotte quand même… Arrivée au Lac. Pendant que je fredonne un petit air de Julien Doré, le photographe positionne ses Pharanicos, l’un dans l’air, l’autre dans l’eau. Le modèle prend une pose lascive sur la concrétion en contre-haut.

Ah le contre-haut, si cher au Papet, de là à ce qu’il voit la concrétion violette, il n’y a qu’un pas…Un pas ? L’éclairage subaquatique montre que des empreintes de pas jonchent le fond du lac, c’est étrange qui a bien pu marcher au fond du lac ? D’autant que parmi les empreintes de bottes, l’une est d’un pied nu ! A ce jour, le mystère demeure…

Au Cheval de Noûte, les flashs crépitent. On arrive au carrefour. Les uns font demi-tour, les autres glissent vers le fond. Rapidement on arrive au Bug. Un gros tas de boue trône, là ! Quelle idée saugrenue a bien pu traverser l’esprit des gens qui ont creusé là ? Mais il est tard, et les estomacs s’échauffent, au point que l’on ne va même pas explorer le nouveau réseau.

Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà
Spéléo du soir à l'Eau-Delà

Le retour s’effectue rapidement car les photographes ont rangé leurs flashs. Les étroitures s’enchainent de nouveau mais dans l'autre sens, les puits aussi… Les premiers sortent à 22h. Il se fait tard. Partout, le feu est couvert depuis bien longtemps.

Une équipe d’éclaireurs se lance, mais plus prudemment qu’à l’aller puisqu’elle suit le chemin. On arrive très vite au Saint-Cass, mais à partir de ce point, cap sur l’inconnu pour retrouver le camp. Après un peu de galère, on finit par l’atteindre. Que c'est beau la forêt la nuit. Là, un esprit de génie a eu l’idée de préparer le foyer pour qu’il n’y ait plus qu’une allumette à craquer pour que le feu s’embrase. En cette saison, sans vent ça ne risque pas grand-chose et c’est tellement plus chaleureux.


Emporté par l’enthousiasme on sort tables, chaises et agapes se disant que cela fera arriver plus vite le reste de la tribu. Il faudra les entamer un peu avant qu’ils n’arrivent. Après un temps certain on aperçoit des lumières dans la forêt. Les voilà ! 


Plus tard, le Papet m’avouera qu’en arrivant de la forêt et en voyant le camp avec le feu, il s’est senti une âme de préhistorique, rentrant au camp après une journée à courser le mammouth… tel un Naoh dans la Guerre du Feu !

La tribu des Oulhamrs a retrouvé le feu !

La tribu des Oulhamrs a retrouvé le feu !

Même Isabelle qui disait avoir sommeil s’attarde autour du feu où on partage, dans le respect des gestes barrières, saucisson, crème de tomates, pate de coing et autres réjouissances. Vers minuit trente, extinction des feux, chacun disparaît dans sa cahute, de luxe pour certains, de piètre facture pour d’autres.


Parce qu’en période de couvre-feu la spéléo du soir est aussi la spéléo du lendemain, le matin, réveil précoce des travailleurs (la proportion d’actifs est faible mais non nulle), petit déjeuner avec des confitures maison, des bullars, du caro, etc. et retour angoissé vers l’aventure urbaine.

Ah, on l’aime la spéléo du soir !
 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Spéléologie et Canyoning du Pays d'Aubagne - Cuges -  Hébergé par Overblog