Jeudi au Jas

  • Eric R. - SCPA Escandaou
  • Spéléologie

Il fait beau ce jeudi 22 avril 2021 sur la Sainte-Baume. Une équipe de valeureu.x.ses spéléologues (Jean-Marc B., Charles C., Danielle H., Jacquie L., Daniel M., Fabienne R., Eric R. et François S.), qui sévit dans un rayon de 10km, a décidé d’aller faire une petite visite au Jas de Sylvain.

 

Deux options s’offrent à nous. L’écologique et celle qui l’est un peu mois. L’écologique consiste à monter à pieds du col de l’Ange, mais c’est long… La confortable consiste à monte le flanc Sud de la Sainte-Baume en 4x4 et se garer plus près de la cavité.

Jas de Sylvain

Jas de Sylvain

Après beaucoup d’hésitations, nous choisirons la seconde. Celle-ci permet en effet d’envisager de visiter deux cavités et non une seule. Nous irons d’abord au Jas de Sylvain et ensuite au Gouffre du Défends de l'Aigle n°2.

 

Sur le territoire de Cuges, lorsqu’on est bien parrainé, on peut se permettre pas mal de choses et notamment d’aller un peu partout. Et c’est le cas aujourd’hui. On se gare donc chez un cousin de la femme d’un vieil ami qui nous a opportunément invité à prendre un casse-croute sur sa parcelle. Cela fait de nous des ayants droit. Les marcheurs, et surtout les cyclistes au nucléaire nous regardent d’un mauvais œil quand on les double…

 

Une fois garé, le débat est vif pour déterminer si après le Jas de Sylvain on reviendra à la voiture ou pas avant d’aller au Défends de l’Aigle n°2. En effet, une corde de 86m c’est un peu lourd et pour aller au Défends de l’Aigle, 20m suffisent… Faut-il ou pas se trimballer ce paquet de nouille. Finalement on décide que la corde de 86m sera de l’intégralité de la balade et que c’est le plus en forme d’entre nous, par ailleurs Doyen du Grand Conseil des Sages, qui la portera. Ça le ralentira un peu au moins. A ce propos, connaissez-vous la blague des 2 kenyans qui courent sur les hauts-plateaux, l’un avec une cabine téléphonique, l’autre avec une enclume ? Non ? Eh bien ce sera pour une autre fois.
 

 

En haut du Jas, en bas du JasEn haut du Jas, en bas du Jas

En haut du Jas, en bas du Jas

De l’endroit où on est garé, il nous faut une grosse demi-heure pour parcourir les un peu plus de 2km et 120m de dénivelé qui nous séparent du Jas de Sylvain. Arrivé, on se change rapidement et ça ne traine pas pour équiper la cavité.


Les Jas de Sylvain n’est pas visité très souvent. Et pourtant c’est un magnifique P65, suivi d’un éboulis pentu qui se jette dans un P7. Heureusement, un barrage de cailloux a été construit avant l’orifice du P7 afin d’éviter que les pierres ne dégringolent sur de malheureux spéléologues. Au fond, on prend pieds dans une belle diaclase bouchée. Dommage ! Peut-être qu’avec les moyens modernes de perçage ça vaudrait le coup de venir chercher dans le P65 qui est assez vaste.
 

L'ébouli et le puits
L'ébouli et le puits

L'ébouli et le puits

On ne traine pas au fond car l’équipement n’est pas fractionné et nous sommes huit. Entre le départ du premier et l’arrivée du dernier il va s’écouler presque deux heures.


Ce temps est mis à profit pour observer la faune et la flore de la garrigue dégradée provençale. Ainsi on identifie le sumac, de la famille du pistachier, le filaire dont les baies ressemblent à s’y méprendre à celles du myrte, du thym, du romarin bien sûr, du ciste cotonneux, de l'orpin et une fleur mystère que nul n'a pu identifier (appel aux contributeurs!).


Côté faune, ce sont les insectes qui attirent l’œil en en particulier l’Adèle Australe.

Séance botanique sous l'oeil attentif de l'Adèle australe
Séance botanique sous l'oeil attentif de l'Adèle australe
Séance botanique sous l'oeil attentif de l'Adèle australe
Séance botanique sous l'oeil attentif de l'Adèle australe
Séance botanique sous l'oeil attentif de l'Adèle australe

Séance botanique sous l'oeil attentif de l'Adèle australe

Quand tout le monde est remonté, on plie les cordes, on pique-nique. On reçoit la visite d’une randonneuse qui passait par là. Ah le hasard ! S’il n’existait pas pourquoi y aurait-il un mot pour le nommer ? A 14h on démarre pour aller vers le deuxième objectif de la journée.

 

En bartassant un peu on atteint rapidement la piste 50m plus bas. Un distrait s’aperçoit alors qu’il a oublié sa canne au Jas… Il faut remonter… Puis redescendre…

 

 

Trois quarts d’heure sont nécessaires pour rejoindre le gouffre du Défends de l’Aigle n°2. Le croisement de la piste qui rejoint la voiture est sur le chemin. Cela donne l’occasion de s’y arrêter et d’avoir encore une discussion pour savoir s’il faut trimbaler la corde de 86m, devenue inutile, jusqu’au trou, ou bien la rapporter à la voiture, ou bien encore la cacher pour la récupérer au retour… Finalement, un costaud portera la corde jusqu’au Défends mais si elle ne sert plus à rien, ça fera de l’exercice. Sur le chemin, on croise une cavité désobstruée.

Gouffre du Défends de l'Aigle n°2

Gouffre du Défends de l'Aigle n°2

Le Défends de l’Aigle n°2 est un très joli aven, avec un P20 qui donne dans une salle où dorment paisiblement 2 chauves-souris que l’on essaye de déranger le moins possible. La salle est vaste et bien concrétionnée. Un petit puits étroit démarre dans la salle et se termine après une dizaine de mètres. Seuls les deux plus courageux le descendront.

Belle salle au Défends
Belle salle au Défends
Belle salle au Défends
Belle salle au Défends

Belle salle au Défends

Sur l’inventaire de la Sainte-Baume, on peut lire que le puits d’entrée peut se remonter en escalade. Certes mais bon, on peut aussi se dire que ceux qui ont produit la topo à l’époque devaient être sacrément alertes… Les topographes, à l'époque, devaient être sacrément intrépides !

 

La visite se termine par une séance de méditation pour les uns, et encore des âneries pour les autres...

Maître Yoda en train de faire grandir une stalactite, Dis-donc tu l'as vue ma gueule de lapin ??
Maître Yoda en train de faire grandir une stalactite, Dis-donc tu l'as vue ma gueule de lapin ??

Maître Yoda en train de faire grandir une stalactite, Dis-donc tu l'as vue ma gueule de lapin ??

Il est 16h30, la descente vers la piste se fait rapidement. Une tentative de faire transporter quelques cailloux en les plaquant dans le sac de l’une d’entre nous échoue lamentablement. Au moins ça nous remémore la blague des 2 kenyans…


Le retour au col de l’Ange, assis dans de confortables automobiles à quatre roues motrices s’effectue sans encombre, et chacun rentre chez soi largement dans les temps pour couvrir le feu.
 

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