Traversée des Parpèles
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En période estivale, les spéléodusoirologues désertent volontiers le monde souterrain pour profiter du coucher du soleil dans les falaises soubeyrannes. Fin août, c'est peut-être un peu tard, la nuit tombe de bonne heure, mais justement: l'ambiance nocturne y est vraiment magique.
Nous sommes 4 pour cette traversée: Eric, Jacquie, Isa et moi.
Petit instant de doute au départ du premier rappel: les anciennes broches ont été sciées et nous les cherchons vainement un moment. Le nouveau départ se situe maintenant de l'autre côté du belvédère, avec un brochage tout neuf.
Le câble de la traversée (partie le plus technique du parcours) a lui aussi disparu. Mais comme dit Jacquie, ce n'est pas plus mal: nous y avons vu par le passé des grappes de gamins tous longés dessus comme des saucissons, ça ne faisait pas sérieux. De toute manière nous avons Eric qui nous équipe le passage avec brio.
la suite, ça se passe au ras de l'eau avec de bonnes prises sur les beaux galets du Soubeyran.
Un galet de Muschelkalk kidnappé dans les conglomérats turoniens, et qui aurait beaucoup à raconter s'il pouvait parler...
En cette fin d'été, la nuit tombe vite et nous nous hâtons de passer le bec de l'Aigle pour profiter du coucher du soleil pendant le pique-nique.
Un spectacle vraiment magique nous y attend.
Coucher de soleil sur les Calanques
La suite est évidemment plus... obscure. Les frontales sortent du sac, la traversée se poursuit au pied des impressionnantes falaises des "Secs".
Progression nocturne au pied des Secs.
Bientôt se profile l'anse de Gaméou, terme de la traversée. Un bateau ondule doucement sur les vagues, quelques grimpeurs font leurs gammes au ras de l'eau. De notre côté, il nous reste une escalade facile pour nous extraire du site. En pleine nuit, l'itinéraire est bien sur plus délicat à suivre, mais le balisage est désormais digne d'un sentier de grande randonnée.
A 2 pas de la cité Ciotadine, la traversée des Parpèles en mode vespéral est un dépaysement total, hors de tout, hors du temps. Quand nous rejoignons les rues de la ville, des cohortes de pique-niqueurs en tongs, avec leur glacière à la main, reviennent de la plage du Mugel toute proche en se dandinant au rythme d'un rap tapageur. Choc culturel garanti...