Galerie supérieure des Brailles

  • Charles C. - SCPA-Escandaou
  • Spéléologie

En général, l'été aux Brailles c'est un peu comme sur la nationale 7: ça circule dans le sens aller et le sens retour. Il y a les porteurs qui portent, les plongeurs qui plongent, les équipeurs qui équipent, les grimpeurs qui grimpent, les topographes qui topographient, les touristes qui traversent. Bref, ça défile.
Mais cet été le siphon 3 est resté plein, la traversée intégrale du réseau n'est donc pas faisable, et du coup ça tempère un peu les ardeurs.

Mais ce dimanche 31 juillet, Ô miracle les massifs du 13 sont ouverts: avec Jacquie et Eric nous programmons une visite de la galerie supérieure, un petit écrin perché et oublié un peu à l'écart des processions estivales.

Galerie supérieure des Brailles

Pour rejoindre la galerie supérieure depuis la nouvelle entrée, il faut descendre la série de puits jusqu'au S6, puis s'engager vers l'aval par le shunt du S5. Quelques ressauts dans un large méandre, une vasque frisquette à traverser (j'ai cru constater qu'elle s'assèche assez vite une fois que le S3 est vide, peut-être grâce à l'établissement du courant d'air... à vérifier), et on entre dans le domaine de la boue. Ça gadouille un max, on aurait presque dit que Sylvain y est passé la veille en frottant sa combi...

Le méandre à l'aval du S6 et... la gadoue.
Le méandre à l'aval du S6 et... la gadoue.

Le méandre à l'aval du S6 et... la gadoue.

On a beau se souvenir que c'est boueux, on se demande chaque fois comment il est possible d'en avoir autant. Les spéléos ont la mémoire courte, c'est sur la prochaine fois on s'étonnera pareil...

Le shunt du S5 se fait par un toboggan d'argile où l'on finit de se crépir jusqu'au bout du nez. Enfin, on parvient au carrefour, genre de cloaque où l'on quitte la galerie aval pour attaquer les puits remontants. On pense très fort aux premiers qui ont osé enfoncer des goujons dans cette dolomie très altérée. Heureusement, on s'extrait vite de la gadoue  pour aborder de jolis petits puits aux parois couvertes de coulées de calcite entrecoupés de tronçons de galeries bien décorées.

Tronçons de galerie et petits puits mignons dans le réseau supérieur.
Tronçons de galerie et petits puits mignons dans le réseau supérieur.
Tronçons de galerie et petits puits mignons dans le réseau supérieur.

Tronçons de galerie et petits puits mignons dans le réseau supérieur.

Le hic dans cette affaire, c'est que les mousquetons en place s'altèrent très vite dans cet environnement très humide et agressif. Sans rire, il faudrait étudier la chose et prendre la bonne décision (déséquiper ou bien mettre des maillons inox) avant que ça dégénère. Mais bon, on serre un peu les fesses et on loue les amarrages naturels sur Dyneema...

Fausse spéléologue en mode furtif dans le réseau sup.

Fausse spéléologue en mode furtif dans le réseau sup.

Le réseau supérieur exploite une fracture NO-SE qui conduit inexorablement aux abords du vallon des Infernets. Ça en a fait fantasmer plus d'un il y a quelques mois: un accès par la falaise ne manquerait pas d'élégance.

En attendant, ce qui me surprend le plus, c'est qu'au terminus des puits remontants, au lieu de poursuivre docilement vers la falaise, on quitte le système de fracture pour surplomber une belle galerie semi active en contrebas qui semble un peu égarée...

Au sommet des puits remontants, on surplombe une galerie suspendue...

Au sommet des puits remontants, on surplombe une galerie suspendue...

A vrai dire, nous ne sommes pas venus aujourd'hui pour tirer des plans sur la comète, ni pour remettre la galerie dans le droit chemin. Mais juste pour jeter un œil dans cet écrin surprenant. On oublie un instant la boue et les mousquetons oxydés pour s'en mettre plein les yeux.

Malheureusement, la galerie n'est pas bien longue... Un amont méandriforme avec de belles coulées blanches et des aiguilles d'aragonite, un aval qui se tanque dans une forêt de choux-fleurs pulvérulents au pied d'un petit puits.

L'objectif du jour: coulées blanches et aiguilles d'aragonite dans la galerie supérieure.
L'objectif du jour: coulées blanches et aiguilles d'aragonite dans la galerie supérieure.
L'objectif du jour: coulées blanches et aiguilles d'aragonite dans la galerie supérieure.
L'objectif du jour: coulées blanches et aiguilles d'aragonite dans la galerie supérieure.
L'objectif du jour: coulées blanches et aiguilles d'aragonite dans la galerie supérieure.

L'objectif du jour: coulées blanches et aiguilles d'aragonite dans la galerie supérieure.

Voilà pour notre petite virée estivale aux Brailles. Retour par le même chemin par la galerie de boue, le toboggan, la vasque d'eau et les puits de sortie.

Le P50 dans les puits de sortie, avec buée sur l'objectif léché à grands coups de langue.

Le P50 dans les puits de sortie, avec buée sur l'objectif léché à grands coups de langue.

Nous ne serions pas contre l'idée de retourner aux Brailles avant les pluies d'automne, par exemple pour accompagner une équipe pour ouvrir la traversée, mettre des maillons inox dans les puits remontants, placer une main courante dans la diaclase en aval du S3, faciliter le franchissement du petit ressaut en forme de chiotte juste en amont du laminoir de sortie...

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