Week-end touristique en Dévoluy

En prévisionniste avisée, Alexandra avait prévu une averse de comptes rendus sur ce blog après le camp Dévoluy de cet été 2022.
Voici la modeste contribution de 2 touristes un peu opportunistes venus montrer le bout de leur nez le temps d'un simple week-end. D'ailleurs, histoire de ne pas s'embêter, ils ont confié l'organisation de leur séjour à l'agence AWAWA-voyages.com, qui s'occupe de tout, c'est bien pratique (programme des sorties, animations, hébergement, restauration...)

Jacquie et moi avons donc quitté le pays d'Aubagne samedi à 6h pétantes vers Saint Étienne pour 2 petites journées d'immersion dans le camp Dévoluy.
Cette première journée sera consacrée à la visite de la Baume des Jalabres, sous la Tête de l'Obiou. Très bon choix, proposé par Jean-Marc G., nous sommes 14 joyeux drilles à participer à la journée: Jean-Marc, Odile, le Papé, la Pétugue, le Grand Schtroumpf, la Schtroumpfette, Jacquie, Romain, Manon, notre général à tous, Sido, Olivier, Cathy et moi.

Outre un décor montagneux fantastique et des paysages à couper le souffle (au propre comme au figuré), le site des Jalabres est d'un grand intérêt géologique puisqu'il apporte un éclairage inédit sur la paléogéographie de ce secteur du Dauphiné.

Figurez-vous que, alors que les marmottes normales occupent leur temps à emballer des tablettes de chocolat dans du papier aluminium, celles de l'Obiou passent le leur à exhumer des galets de granit des éboulis à l'intention des géologues médusés. C'est ainsi qu'ont été découverts des remplissages d'énigmatiques galets ayant été amenés par un ancien cours d'eau (le "Paléo Drac") qui drainait les massifs cristallins qui deviendront bien plus tard le massif des Écrins. Et tout ça se passait il y a environ 15 millions d'années, bien avant le paroxysme alpin (responsable du principal soulèvement de l'Arc Alpin), et bien avant les périodes glaciaires du Pliocène (responsable du creusement des vallées). Tout ça fait rêver, et a fait l'objet d'un article passionnant dans Karstologia en 2021, auquel s'est associé notre spécialiste maison, le Zap en personne.

Et ce n'est pas tout, au delà d'un porche d'entrée bien modeste, la baume des Jalabres offre de volumes surprenants: On se croirait dans la nef d'une cathédrale.  La Tête de l'Obiou serait-elle toute creuse?

Le lendemain matin, le Grand Schtroumpf nous recommande un lever et un départ de bonne heure: il nous propose une visite de la Via Souterrata qui équipe le réseau d'entrée la Petite Tune à Super Dévoluy. C'est loin d'être une longue sortie, mais il faut parait-il éviter les heures de pointe pour ne pas se retrouver dans les embouteillages au milieu des groupes encadrés par les professionnels.

L'endroit est plutôt surprenant: un labyrinthe de conduits séparés par de petits puits, le tout sécurisé par un équipement fixe costaud et copieux (broches, câbles, échelons, ponts de singes...).
En ajoutant les prothèses de Jacquie et Arlette, on se dit ça fait vraiment beaucoup de métal pour une cavité aussi modeste.

En tout cas c'est ludique, les enfants s'amusent...

A midi, nous avons rendez-vous au Petit Bois pour le casse-croûte. Nous y rencontrons quelques irréductibles de la première heure, chacun a planté sa tente dans son emplacement attitré.

Ça cogne dur en ce début de mois d'août, Alain nous propose pour l'après midi une petite cavité sans trop de marche d'approche et équipée, histoire de passer le reste de la journée au frais: ça sera le chourum du trou d'Uc, situé à une petite demi-heure de marche en bordure de la Combe des Buissons.
Pendant que le Papé, la Pétugue et Arlette optent pour une petite séance de prospection dans les environs, Alain, Danielle, Jacquie et moi optons pour la fraicheur du Chourum: jolis méandres, petits puits et ressauts qui nous emmènent vite vers -130 là où le ruisseau se perd dans des conduits bien moins sympathiques. Alain, en Grand Schtroumpf bienveillant, ne nous conseille pas de nous y aventurer. Et tout ça nous va très bien.

Voilà, 2 jours sont vite passés, surtout quand on se la coule douce. Jacquie et moi avons un peu (mais pas trop) mauvaise conscience de nous être immiscés avec autant de légèreté dans cette ambiance laborieuse où chacun crapahute, prospecte, porte, équipe, barquette et grattouille avec énergie.

Lundi matin à la première heure nous avons discrètement levé le camp pour retourner dans la fournaise provençale.