Quand toucher le fond prend tout sons sens au fond du Draioun – Samedi 1er octobre 2022

Aujourd’hui c’est le grand jour, c’est la séance qui va nous faire toucher le fond du méandre final et dépasser, qui sait, le point atteint par les « Vieux ». Définissons le terme « Vieux » : les sachants, ceux qui ont l’expérience, ceux qui ont ouvert la voie et dans les pas desquels nous marchons.

A 9h, nous sommes tous sur le parking de la route des crêtes. Parmi les « Vieux » on retrouve Jean-Claude, Michel et Christophe. Le reste de l’équipe se compose de Camille, Pauline, Patrice, Maxime, Zap et moi.

Les objectifs du jour : équiper la fin de la galerie des 100 000 pompes pour atteindre le bas du méandre et aller voir si le lac terminal mi-eau mi-boue est toujours là, faire la topographie en avançant et récupérer les sondes de radon posées il y a 5 mois et en poser de nouvelles pour les 6 prochains mois.Une petite photo de groupe à l’entrée de la grotte et nous attaquons la descente à 10h.

La présence de CO2 se fait sentir très vite, ça promet une longue explo.

Le timing est respecté, en 1h nous sommes à la salle FR3, 1h plus tard nous sommes à la salle du camp.

Nous disséminons des bouteilles d’eau sur notre chemin, c’est le désert dans ce trou ! Patrice découverte les charmes de ce magnifique trou, son passage préféré ? Les Egyptiens bien sûr, comme tout le monde ! La preuve en image, il fait corps avec les parois.

1h encore plus tard nous avons attaqué la galerie des 100 000 pompes. Nous virevoltons sur les vires que nous avons rééquipées lors des 2 séances précédentes.

A 14h commence le vrai travail ! Pendant que Maxime et Patrice équipent la descente dans le méandre, Pauline et Camille font de l’animation, Zap observe et moi je dors à califourchon sur une zone concrétionnée bien longée à la vire.

Plus d’une heure plus tard, Zap et moi pouvons commencer à travailler aussi. Le distoX clignote dans tous les sens, distance/azimuth/pente/gauche/droite/haut/bas la chorégraphie est bien huilée. Les données noircissent le papier. Nous passons les quelques étroitures de fond de méandre, rien de méchant.

Après 65 stations nous retrouvons le reste de l’équipe. Des bruits peu alléchants nous inquiètent, ça patauge mais il n’y a pas d’eau ici… Et oui c’est ce que nous avions imaginé, de la bonne boue liquide, miam. Mais il en faut plus pour stopper Max qui est parti voir le plus loin possible de ce qu’il pouvait tout en restant en sécurité. Le verdict à son retour : ça file, il n’y a plus de « lac », il va falloir reprogrammer une session…. Bah oui, ça fait déjà 8h que nous sommes sous terre, il va falloir au moins autant de temps pour remonter…

A 18h, nous faisons demi-tour, la procession est en marche. Première joie, les bloqueurs n’accrochent pas, le pantin est juste inutilisable. Heureusement qu’il y a peu de cordes à remonter. Deuxième joie, les vires sont peu commodes et avec les chaussures et les combinaisons badigeonnées de boue, l’effort est décuplé mais ça n’empêche pas Pauline de parler, donc tout va bien. Évidemment le CO2 est toujours présent et il nous donne une impression de médiocrité.

Nous faisons plusieurs pauses repas et hydratation, la position allongée est souvent la plus prisée. Plus nous montons, plus nous nous allégeons de la boue qui recouvre nos chaussures, combis et kits. Jusqu’à, presque, en oublier sa présence, seuls les bloqueurs nous rappellent dans quoi nous nous sommes joyeusement vautrés.

A la salle du camp, une pause, il est 22h passés, prévision de sortie à 2h ! A la salle FR3, une belle pause encore avant de repartir, nous ne manquons pas d’eau, mais la faim est présente et les corps douloureux, plus qu’une bonne heure ! Nous respirons bien mieux !

A 1h45 nous sommes tous en bas de la vire, dans la douceur de la nuit, nous sommes en avance sur le timing, youpi !

Après 16h passées sous terre, nous revoila donc aux voitures ! Le temps de se changer, nous engouffrons tout ce qui passe, tisane, despé, eau (bah ouais), saucisson, pringles spicy, cookies, et autres gâteaux en tout genre. Les joies sont simples !

Après traitement des données topo, nous avons topographié 220 m de progression dans le méandre et sommes arrivés à une profondeur de -160 m correspondant à l’altitude de 80 m au-dessus du niveau de la mer. A quand le plongeon direct dans la mer ???

Prochaine séance avant 1 an, avis aux amateurs….