Zig-zags à travers Siou Blanc

A faire plein de petits trous sur le plateau de Siou Blanc (nous mettons les bouchées doubles en vue de la fermeture prochaine du massif), nous n'avons à chaque fois pas grand chose d'original à raconter, en tout cas rien qui justifie un article sur ce blog.

D'où l'idée de faire une petite synthèse en milieu de printemps, juste pour montrer quelques photos de cavités modestes, certaines peu fréquentées, mais parfois sympas et jolies. Ce sera juste un genre d'inventaire à la Prévert, sans queue ni tête, ni tambour ni trompette, et sans raton laveur non plus...

Nous commençons par le secteur des Quatre Croix, du côté des Quatre Confronts, où nous errons souvent lorsque nous sommes désœuvrés.

Ci-dessous, voici l'aven de l’Étrier, avec lui aussi son puits unique (à quelques diverticules près) en forme de canon de fusil. Nous lui avons rendu quelques visites (en décembre et janvier), pour s'assurer que le bougre était toujours en place au cœur du karst urgonien.

L'aven Angèle (ci-dessous) se cache à dache dans la forêt à l'autre bout de Siou Blanc. Ce n'était peut-être pas une bonne idée d'y aller en spéléo du soir en plein mois de janvier. Caillante garantie, mais on a déjà raconté ça dans ce blog. Là, c'est du réchauffé...

Ci-dessous, c'est l'aven du Jas de Laure. Un objectif prisé en spéléo du soir, mais ce printemps nous avons opté pour 2 petites visites en journée. En restant discrets, on peu y débusquer de jolis bouquets d'excentriques.

Ci-dessous, voici l'aven Hervé, qui répond également au nom d'Adam (tout ça parce qu'il se cache dans le beau lapiaz de la Caïre d'Adam). Quelques jolis puits et une salle terminale dans le genre imposante.

Plus discret et bien caché dans la forêt profonde entre Gâches et Quatre Confronts, voici (ci-dessous) l'aven Massilia. A en croire l'équipement, plus que chiche, ce petit gouffre ne doit d'ailleurs pas recevoir beaucoup de visites. Mais avouez que la doline d'entrée a de la gueule!

Une classique de Siou Blanc (ou du moins des spéléodusoirologues): voici l'aven Jean-Pierre Claustre (du nom du jeune spéléo marseillais décédé à la Solitude en 1959. De jolis petits puits bien corrodés, illustrés par une topo qui a un faux air de tour Eiffel (ou de fusée lunaire, selon les points de vue). Pour y accéder (ou pour en revenir), il faut parfois errer dans le lapiaz à la recherche de cairns facétieux. Surtout de nuit!

Il y a eu aussi bien sûr quelques incursions à la Solitude, notre 2ème bureau, en mode "spéléo du matin" (réseau principal, en se limitant à la série de puits), et en "spéléo du soir", version réseau des Marseillais (en se limitant à la salle de la Lucarne). C'est beau, c'est propre, et en ce moment c'est en mode étiage sévère...

Lors de notre visite à l'aven de l'Extrême Onction, nous avions une idée (saugrenue) derrière la tête... Tous ceux qui ont visité le Caveau cet hiver ont pu noter la présence, dans la salle à -80, d'un naufragé un peu imposant, à savoir un sanglier en état de putréfaction avancée. Comme on avait du mal à imaginer la bestiole descendant par ses propres moyens dans tous les petits ressauts étroits du début, on avait formulé l'hypothèse qu'il était peut-être arrivé par le plafond de la salle. Et si une cavité proche s'était brusquement débouchée (par exemple à la suite d'une crue) et communiquait directement avec la salle du Caveau ?
D'où l'idée d'aller jeter un œil dans ce puits unique bouché à -55 par l'éboulis. Peine perdue, le bouchon est toujours en place, le sanglier a emprunté un autre itinéraire...

Quand on manque de temps (ou que les articulations sont trop rouillées pour faire des marches d'approche), on peut grouper la visite de deux petites cavités proches. Par exemple l’Abîme des Morts et l'aven de la Serrure (dit aussi "du Général"). Ce sont 2 petits gouffres sympas qui pourraient servir pour des sorties d'initiation.

Il y a eu aussi l'équipement de l'aven Cyclopibus, l'une des belles cavités de Siou Blanc avec ses -376 au compteur... et ça a fait un peu débat. Comme pour le Caveau cet hiver, le Cyclo va rester équipé quelques semaines, le temps qu'on puisse y faire quelques visites. Ça monopolise bien sûr "un peu" de cordes (il y a près de 400m de puits dans le Cyclo). Mais bon, on ne vit pas dans un monde parfait, on n'a rien sans rien. Profitez-dès maintenant pour aller faire le Yo-Yo dans le spectaculaire puits Raymond, à la mi-mai tout sera terminé (et les cordes auront rejoint les râteliers).

Ci-dessous, voici l'aven Provençal, tout près de la bergerie de Siou Blanc. Un trou qui n'a pas spécialement la côte, peut-être à cause des boyaux qui précèdent les 2 principaux puits (dits de la Martinique et de la Réunion). Mais le premier d'entre-eux a récemment volé en éclats, et le 2ème reste débonnaire. De plus, Maître Olivier (avec son gros perfo) est passé par là il y a peu, l'équipement a été revu et corrigé. Voilà donc une petite cavité bien propice à des sorties d'initiation...

Je termine ce petit inventaire par l'aven du Muguet, lui aussi injustement méconnu. Il faut dire qu'il faut aller le chercher, au delà de Citerne Neuve et de l'aven Tagada. Compter une bonne heure de marche, mais la balade seule vaut le détour (on voit les Alpes en se perchant sur les rochers qui bordent le Pas du Pilon!).

Une fois franchi le passage un peu rastègue de l'entrée (et encore, on peut y observer la trace récente de l'activité des langoustes), on accède à un petit labyrinthe de puits, vires et salles joliment concrétionnées, jusqu'au bien nommé "Salon des Merveilles".

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Mais la saison Siou Blanc n'est pas terminée, nous avons jusqu'au 15 juin pour zigzaguer dans le lapiaz, on ne va probablement pas en rester là.