Just an Illusion au scialet du Blizzard – Vercors – Mercredi 08 et jeudi 09 mai 2024

Pour ce long week-end de mai, nous voici partis pour le Vercors du côté de Méaudre.

Nous avons ciblé 3 scialets : le Blizzard (sur 2 jours), le Lapin Pédé (pour se détendre) et les Croix Brûlées.

Nous nous retrouvons le mercredi matin à 7h30 sur le parking des Glovettes à Villard de Lans. Sébastien, Maxime, Pauline et Camille ont dormi là, au frais. Zap et moi avons dormi au chaud dans un petit chalet du camping Les Eymes à Méaudre. On ne regrette pas la tente, la nuit a été fraîche et humide.

Chacun prend un kit, Zap vole un slip à Séb (il a oublié son petit caleçon moulant) et c’est parti pour 2h de marche d’approche pour 600 m de dénivelé et sous une petite pluie rafraîchissante et un petit brouillard…. La marche n’est pas difficile nous suivons les pistes de la station de ski jusqu’à bifurquer vers le lapiaz un peu plus challenge. Arrivés à l’entrée du trou, qu’elle surprise de voir l’entrée sous la neige ! Mais le passage est fait, il faut juste se glisser sous la masse de glace…

Le temps de s’équiper rapidement sous la pluie et Zap attaque l’équipement à 10h, je le suis puis vient Séb et le trio infernal. Les premiers petits puits sont vite équipés, le P51 qui suit va être sympa à remonter avec une belle tirée plein gaz de 30 m. Nous entendons et voyons l’eau couler. La petite pluie qui tombe sur la neige de surface en est la responsable, méchante !

On enchaine avec le puits des loukoums. Zap est perplexe, la ligne d’équipement passe sous l’eau. Arrivés en bas, un P32 arrosé doit être équipé hors crue. C’est le royaume des mains courantes aériennes, Zap commence à fatiguer, je prends le relai et ce n’est pas une mince affaire. Les accroches sont plutôt rares et le grand-écart conseillé (une pensée pour Loane) !

Une fois équipé, je n’ai plus froid ! On ne peut pas en dire autant du reste du groupe. C’est froid le Vercors ! Zap, Camille et Séb font demi-tour pendant que Max, Pauline et moi continuons pour équiper jusqu’en bas du puits des Anneaux. On commence par un méandre agréable, Max équipe le P11 de sortie de méandre et on arrive en haut du P78. On se regarde, que fait-on ? On décide d’équiper le P78 (-300 m environ) pour gagner du temps pour le lendemain car il restera encore 200 m à équiper !

Je me lance, Max reste avec Pauline « au sec » en haut du P78 (très bonne initiative car il mouille bien !). Un petit coup de main de Max est nécessaire pour m’aider à penduler afin d’attraper un piton pour poser une déviation permettant d’éviter de trop se mouiller (la chanson « un éléphant sur une balançoire » résonne alors dans mes oreilles…). Après un palier, une énième main courante aérienne à poser avant d’atteindre le haut de la dernière tirée (P23). Une fois la tête de puits installée, je m’arrête là, il est 16h. Le kit n°5 est presque fini le n°6 attend sagement en bas du P11. Je file rejoindre les copains avant qu’ils ne se transforment en glaçons !

La remontée se fait à vide, le bonheur ! A 17h30 nous sommes dehors et il fait toujours moche ! On ne se change pas et on trace vers les voitures où les 3 comiques du premier groupe sont entrain de prendre un apéro/gouter !

De retour au camping, c’est d’abord la douche chaude qui monopolise toute notre attention puis un bon gros apéro avec Fred, Laurent, Marion et Damien qui sont arrivés dans la journée ! Séb se fait remarquer, il se retrouve en calbute à quatre pattes au sol à nettoyer la tonne d’eau qu’il a renversé dans le chalet, on se passera des commentaires qui ont fusés devant cette scène… Le temps passe, on va vite se coucher car demain, rebelote, levé 6h et départ du camping à 7h pour la première équipe constituée de Zap, Damien, Laurent et moi. La deuxième équipe partira à 8h30 avec Fred, Max, Camille, Séb et Pauline.

Au réveil la météo est plus clémente, il y a du brouillard mais pas de pluie. Les 2 nouveaux sont frais, ils porteront les 2 kits restants. Nous passons au-dessus des nuages et c’est bien le soleil qui nous accompagne, ça fait du bien ! Tout le monde a le sourire. Laurent le perd quand d’un coup une douleur lui vient à l’aine gauche, lever la jambe devient un supplice. Il continue malgré tout en serrant les dents.

Nous nous changeons au soleil et j’entre dans le trou à 10h avec le kit n°8, Damien suit avec le kit n°7, Zap rentre plus tard et Laurent repose la jambe et attend les autres pour voir si ça va passer. Fred quant à elle a abandonné l’idée de faire les 2h de marche d’approche plus l’éventualité de descendre dans le trou froid et humide. Laurent fini par se lancer, l’équipe 2 le rejoint à la base du P108 aux alentours de 12h30.

En 1h on est en bas du P78, j’ai récupéré le kit n°6 et laissé le n°8 pour Zap. Nous avons dû rajouter des amarrages dans les kits n°7 et n°8 car l’équipement est plus gourmand que prévu sur la vieille fiche d’équipement. La bonne surprise du jour c’est qu’il y a beaucoup moins d’eau ! Mais le trou reste froid malgré tout donc on ne traine pas.

Je me lance dans les 3 prochains puits, l’accès au P56, le puits des Illusions, se fait sur une main courante aérienne qui permet d’éviter l’eau. Je fini la main courante, je n’ai plus d’amarrages…. Et le kit n°8 est resté à sa place…. Que fait-on ? Une chose est sure, nous n’atteindrons pas la rivière, nous n’avons pas assez de rab d’amarrages. Soit on attend un temps incertain le deuxième groupe en espérant qu’ils aient pris le kit n°8 abandonné à son triste sort, soit on fait demi-tour car de toute façon nous n’irons pas au fond par manque d’amarrages et il faut encore tout déséquiper.

Le puits des Illusions restera une illusion, nous remontons. Nous croisons les autres un peu au-dessus, le verdict est tombé, ils avaient le kit mais nous n’irons pas au fond. Ils vont voir le haut du P56, nous attaquons la remontée. Damien garde le kit n°7 dont nous n’aurons pas utilisé les cordes, Zap prends le kit n°8. J’attends le n°6 en bas du P32 et on file vers la surface avec nos poids morts.

Damien est le premier à sortir, il est 16h. A 18h on est tous sortis, Laurent nous a attendu au soleil, il a quand même été jusqu’en bas du puits des Loukoums. Le temps que chacun s’extraie du trou, je m’agite pour dékitter et lover les cordes, retirer les nœuds, les amarrages et séparer les cordes pour les kits du lendemain. On est fatigués mais ça nous tient au chaud car le soleil se cache petit à petit. Laurent, Zap est Séb attaquent la descente avec les premiers kits le temps que les derniers sortent.

Nous suivons ensuite, la piste de ski est vite dévalée mais moins vite que la veille car le poids des kits pèse sur les genoux. Nous nous challengeons avec du lancé de javelot, il faut croire qu’on n’est pas si fatigués !

Nous retrouvons Zap et Laurent affalés sur le parking, Séb est parti le plus tôt possible pour éviter de s’endormir sur la route. Camille et Pauline suivent.

Le temps de rentrer et de se doucher et on remet ça pour l’apéro, nous sommes plus détendus, Séb n’est pas là pour tout casser, la sortie du lendemain sera courte et facile. Damien dort, le kit n°7 lui a mis la misère !

Bilan de la sortie : on nous avait conseillé de prendre 20 % de longueur de cordes en plus par rapport à la fiche d’équipement de 1995. Nous avons pris 20 % d’amarrages en plus mais ce n’était pas suffisant, les points marqués en mono-points sont dans la plupart des cas doublés, les mains courantes ont dues être améliorées et certains puits sont fractionnés. Il faudra prévoir au moins 40 % de plus d’amarrages que prévu pour la prochaine session !