Scialet du Lapin Pédé – Vercors – Vendredi 10 mai 2024

3^e journée dans le Vercors. Après deux premières journées bien fraiches et humides au Blizzard, l’objectif du jour est plus détente : prendre son temps, faire une petite sortie sympa et rentrer tôt pour préparer les kits au soleil pour la sortie du lendemain, puis surtout, prendre l’apéro !

Le scialet du Lapin Pédé est parfait pour ça ! Seb, Camille et Popo ont vogué la veille vers d’autres aventures, Laurent, Zap et Damien se reposent (et mangent des glaces !) pour affronter la grosse journée de demain. Nous ne sommes donc plus que trois vaillants. Alex, Fred et moi !

9h30, nous nous garons sur la clairière à proximité, petit bain de soleil pour se changer c’est agréable. La piste de débardage qui permet de s’approcher du trou est raide (comme...) ! Nous trouvons l’entrée rapidement (descendre la piste de débardage pendant quarantaine mètres de dénivelé environ et lorsque la pente diminue très franchement, prendre à gauche dans la forêt et avancer d’une cinquantaine de mètres).

Une corde sort du trou, il est déjà équipé ! Évidemment nous doublons l’équipement car nous ignorons si d’autres spéléos sont déjà sous terre ou non, et pourraient sortir avant nous. Je crains sur le moment que l’équipement soit un peu facile alors que l’objectif est aussi de m’entrainer, mais finalement il est assez intéressant d’équiper par-dessus un autre équipement, on se pose pas mal de questions !

10h, nous entrons sous terre. La descente se passe sans encombre, chacun porte un kit. Nous passons les premiers puits, la topo est claire. Nous franchissons ensuite le méandre. Il passe bien, mais nous ne nous attendions tout de même pas à ces étroitures.
 

En sortie de méandre, arrivés au puits qui mène à une lucarne, je tente un pendule afin de viser un autre point de fractionnement que celui de la corde en place, mais avec de la corde en 8mm ce n’est pas évident, les règles d’équipement ne sont pas les mêmes ! Puis nous arrivons finalement en haut du puits Mozart, l’objectif de la sortie. La main courante qui permet d’atteindre la tête de puits est longue et aérienne. En effet un changement de rive est nécessaire et peut impressionner. Cela impressionne justement Fred qui préfère retourner tranquillement en arrière et nous attendre à l’entrée du méandre.

Nous ne sommes donc plus que deux, la patronne et moi, pour ce joli P53. Le puits et la salle sont très agréables. Après un rapide tour du propriétaire et quelques photos, il est temps de repartir.
 

Je déséquipe les deux premiers kits et Fred le dernier, qui bien qu’elle déséquipe sans difficulté, émettra quelques jurons mélodieux, qui nous parviennent jusqu’à l’entrée du trou où nous prenons le soleil en l’attendant. Je passe les détails intimes, mais Fred s’appelle désormais Marguerite.

16h, nous sommes tous dehors, le soleil est toujours là, c’est parfait ! Il ne reste plus qu’à… oh fichtre il faut se retaper le chemin de débardage dans le sens de la montée ce coup-ci ! Personnellement je décroche mon cerveau et trace devant pour en finir le plus vite possible. Nos cuisses en prennent un sacré coup !

De retour à la voiture après cette sortie très sympa, direction l’apéro !

TPST : 6h

Et pendant ce temps là… (Laurent raconte) :

Jour de repos pour Alexandre, Damien et moi. Le matin, Zap part repérer l’entrée du Scialet des Croix Brûlées pour le lendemain.

Pour ma part, je veux retourner voir une grotte qui m’avait impressionné en 1993 (quand j’étais encore jeune et svelte). Zap et Damien m’accompagnent. Direction l’opposé sud du Vercors, à la Font d’Urle pour voir la grotte du Brudour qui s’ouvre dans la forêt de Lente. Rapide marche d’approche tranquille pour ne pas nous surmener et (re)découverte de cette exurgence : un vaste porche qui s’enfonce sur plusieurs dizaines de mètres mais dont le fond est condamné. Impossible d’aller plus loin. Des grilles barrent le fond en raison d’un captage des eaux. Dommage. Cette grotte ferait partie du réseau des Anciens…

En ressortant, une chauve-souris tombe dans le cours d’eau juste devant moi. Après son plongeon – sans un bruit – elle ressort par ses propres moyens et vient se sécher sur un rocher.

Après tant d’émotions biospéléologiques, il nous faut nous requinquer. Arrêt buffet à la Font d’Urle pour dégustation de glaces.