Camp Spéléo dans les Causses – Aven de Puech Nègre et Aven de Banicous - Jeudi 17 avril 2025
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Équipe Banicous : Rémi – Maxime – Pierre – Quentin
Sixième journée du camp c'est parti. Avant-hier, il annonçait grosse pluie donc nous n'avons fait que visiter la grotte touristique de Dargilan, hier c'était sortie tranquille à Valat Nègre et Tabourel, donc aujourd'hui il est temps d'aller un peu plus profond sous terre !
L'aven Banicous ayant déjà été équipé par l'autre team lundi dernier, jusqu'au lac à -146m, c'est l’occasion parfaite pour nous d'aller visiter la suite (c’était l’idée).
Les effectifs se sont amoindris après quelques départs, nous ne sommes plus que quatre pour cette sortie : Quentin, Petro, Rémi et moi-même. Il faut donc gérer le nombre de kits : trois kits sont déjà sous terre, il nous faut quatre kits de plus pour notre objectif : la fin du P12 à -326m, sans compter le PSMI. Cela fait donc huit kits au total pour le déséquipement... pour quatre, ça passe large ! (même si cela fait peur à certain, mais ça leur fera du bien mouhaha).
Il est 9h, nous entrons sous terre, Quentin et moi, avec les quatre kits d'équipement. Petro et Rémi peuvent ainsi patienter une bonne heure de plus dehors et nous rejoindre tranquillement. Nous descendons rapidement mais nous nous attardons un peu au niveau du lac, c'est vraiment magnifique. En effet la vire du lac a dû être compliquée à équiper ! Bravo à l'autre team !
Puis il est temps pour nous d'équiper la suite et... pouaaaah !!! Faut-il vraiment s'engager dans ce trou où toute l'eau part ??? En effet le lac déborde (comme toujours il parait), et un gros filet d'eau coule dans la suite... Il faut il y aller. Heureusement que j'ai prévu la combi enduite avec la capuche pour l'occasion. Finalement il est possible d'éviter le gros de l'eau dans la première partie, sans corde, mais devant la tête du puits et pour la première tirée, il est nécessaire de passer dans une lucarne où l'eau coule un peu partout, impossible de ne pas se mouiller, il faut réussir à la passer le plus rapidement possible !
Bon ça mouille brièvement finalement, et c'est supportable, et la suite se passe sans encombre. À part ce passage mouillé le reste est au sec. C'est tout broché et plutôt confort !
Arrivés en haut du P94 nous sommes contents, car il est très beau ! Nous craignions d'arriver en haut d’un grand puits un peu rastègue comme dans le P123 de Las Peyros, mais que nenni, c'est large et magnifique. Ça ne paraissait pas si grand sur la topo !
D'ailleurs un grand questionnement s'était posé avant d'arriver au départ de ce puits : prendre la ligne brochée en rive droite, mais qui théoriquement mouille un peu et semble finir par un enchainement de fractio mono point, ou bien prendre la ligne spitée en rive gauche, au sec, mais étonnement très peu fractionnée d'après la fiche équipement… ?
Finalement, nous identifions effectivement la ligne de broches en rive droite, mais également une ligne de broches, récentes, en rive gauche ! Tentons là, nous verrons bien !
Le départ est confort et bien fractionné, mais arrivés vers -35, nous comprenons soudainement pourquoi la ligne spitée était peu fractionnée sur la fiche... En effet nous arrivons sur un surplomb et nous nous retrouvons en plein milieu du puits après le dernier frac, à 60m du sol. C'est impressionnant, car le puits est assez large, ça coule un peu sur les côtés et ça fait des petites éclaboussures un peu partout dans le puits et nous dégageons pas mal de vapeur. Avec tout cela, nous parvenons à peine à discerner le sol sous nos pieds, alors que nos spots sont plutôt puissants !
Par ailleurs nous avons pris deux C60 au lieu d'une C110 annoncée dans la fiche. Donc tant pis, je ne veux pas prendre le risque d'être trop court et ranger le surplus au frac, petit passage de nœud plein gaz 10m à peine après le début de la grande tirée. Ça prend les tripes de le passer, en plein milieu du néant. Ça fera la b*** à mes petits camarades, c’est parfait !
Aucun souci pour les derniers puits, Petro et Rémi nous ont rattrapés à temps, nous arrivons tous les quatre à notre objectif à 11h40. Un affluent coule assez fort en cascade dans la salle du dernier puits, c'est vraiment magnifique, et ça se contourne sans se mouiller. La cascade génère un fort courant d'air !
Finalement il est tôt. Nous décidons donc d'aller voir la suite même si nous n'avons pas prévu les cordes pour les deux derniers ressauts. Il ne nous reste en effet qu'une C10 prise en rab au cas où.
Au bout du large méandre de cette dernière salle, nous tombons sur un barrage maçonné, c'est hallucinant.
Un bouchon se met en place en bas du barrage pour retenir l'eau de l'actif qui passe dans un gros tuyau orange de chantier jusqu'au fond, afin de pouvoir s'engager dans le boyau final sans se faire arroser, c'est incroyable.
Nous fermons le barrage, et nous engageons dans le R6 qui suit. Finalement ça se désescalade sans corde, mais il faut être délicat et ne pas glisser.
Après le passage d'une lucarne en bas du ressaut, nous arrivons en haut du P5 final, qui semble faire plus de cinq mètres en vrai. Quelle aubaine, une corde est en fixe pour ce dernier puits ! Nous utilisons notre C10 pour réaliser une main courante et doublons le point de la corde en fixe. Nous voici ainsi au fond du fond, ce n'était pas prévu. Quentin est heureux, c'est son nouveau record de profondeur, -349m au bout du boyau final. Nous visitons la salle de l'apocalypse et la salle des Trente, coté inférieur, qui a vraiment son charme ! Tout un tas de concrétions couvertes de boues, autour d'une belle coupole, drôle d'ambiance. Rémi me suit dans le boyau boueux qui permet d'atteindre cette salle. Comme moi il retire au préalable son baudrier, mais oublie d'enlever la pédale de son pied. Son baudrier va donc le suivre dans le boyau comme un petit chien, nous nous moquons bien en voyant cela !
Finalement Rémi propose de remonter en premier et de manger après le P94, car la tirée de 60m sans fractio va prendre du temps, c'est une excellente idée.
Zone du fond boueuse
Je remonte en dernier du fond. Petro et Quentin rouvre le barrage qui est sur le point de déborder, alors que je retire la main courante du P5. Le bruit du tuyau (diamètre 100 à la louche) qui se remplit est hallucinant et me surprend soudainement, je me chie dessus ! Et gros jet d'eau puissant à la sortie de ce dernier, heureusement que j'étais remonté !!
Finalement Pétro suit Rémi pour limiter l'attente à la remontée. Quentin et moi mangeons proche du barrage puis nous remontons également. Pendant que Quentin monte la tirée de 60m, Pétro est en haut du P94 et se met à chanter le roi lion de tous ces poumons. D'en bas, c'est magnifique, ça rend super bien !!! Il a une belle voix ce Pétro finalement !
Nous repassons le passage humide, et Pétro se lance dans le déséquipement de la vire infernale. A mon grand regret il s'en sort plutôt bien, j'espérais le voir un peu galérer et me moquer de lui, mais non, il gère ce Pétro.
La suite de la remontée se passe sans encombre. Les dernières longueurs sont magnifiques avec le puits de lumière supérieur.
Nous sommes tous dehors, avec nos huit kits, à 15h30 sous le soleil. Nous aurons le temps de prendre un gros apéro et de bien se poser au camping, c'est parfait !
Banicous, une très belle sortie !!!
TPST : 6h30
Équipe Puech Nègre :
TPST = 7h30
Participants : Jade, Arya, Erik, et l’incroyable duo Alexandra et Zap !
Objectif : équiper jusqu’à la rivière à -270 m.
9h40, nous arrivons à l’entrée du trou, nichée dans une charmante petite forêt. Zap est déjà parti à fond les ballons pour commencer l’équipement.
Le premier passage n’est pas des plus confortables, mais nous atteignons rapidement une petite salle avec un premier P20. Pas le temps de profiter de cet espace plus accueillant : on enchaîne avec un petit ramping… La récompense ne tarde pas : un très beau P87 en escalier s’offre à nous, un régal à descendre.
L'entrée de Puech Nègre
En bas, un joli gour nous attend… dans un laminoir. Il faut choisir : la souplesse ou se tremper. Ce n’est pas très confortable, mais c’est superbe.
Nous arrivons ensuite dans la salle de l’Espoir, avec un P45 plein gaz équipé d’un frac. Mais Erik, bon dernier, tarde à descendre… Ce n’est pas dans ses habitudes. Le groupe en bas commence à peine à s’inquiéter qu’une silhouette lumineuse apparaît dans le vide. Une fois le frac passé, on comprend : ce loustic s’est enroulé dans une guirlande LED rouge, verte et bleue. Il est vraiment illuminé, celui-là !
Après le gour, le P45 du Père Noël
Arrivé en bas, il se prend pour le Père Noël et distribue des mousquetons sortis de son kit rouge. Il ne manque plus que la neige… Une prochaine fois, peut-être !
Jade et Arya l’aident à se défaire de sa guirlande. Elles décident de rester dans la salle de l’Espoir pour déjeuner, et prévoient d’en rester là pour aujourd’hui : la fatigue de la semaine se fait sentir.
La scène semble questionner Jade qui se demande ce qu'elle fait là....
Nous sommes à -175 m. Encore un bon 100 m à descendre pour atteindre l’objectif, que Zap poursuit en solo, ses porteurs de kits aux abonnés absents…
Alexandra et Erik commencent à le rattraper en traversant un laminoir, des puits, des vires : il y en a pour tous les goûts !
Nous atteignons le méandre des Sirènes, impossible à ignorer. 100 m de méandres, aux parois humides marquées de coups de gouge : elles glissent étonnamment bien, ce qui est bien utile quand le passage se resserre fortement. On serpente dans ce couloir, les pieds dans l’eau, franchissant des petits challenges ludiques : passage en hauteur, tête la première au ras du sol, danse du ventre pour épouser les caprices du méandre.
Dans le méandre des sirènes
Une fois sortis… on y retourne ? Non, je plaisante. On continue de descendre : on a un objectif, bordel ! Et de toute façon, il faudra bien y repasser !
On enchaîne les quatre derniers puits, et ça y est… la rivière, à -270 m ! On mange. Chocolat tradi, café chaud… Le café chaud ! Ah, il est bien ce Erik, il faudra le ramener pour les prochaines grosses sorties !
C’est le moment de s’amuser un peu et de visiter cette rivière. C’est magnifique : du sable, des concrétions, des voûtes, ça serpente !
On fait des photos, on soigne la mise en scène, l’éclairage, le modèle, le light painting… le quoi ?!
On tente différents réglages, c’est un peu long… Zapounet s’impatiente : « C’est nul, votre truc, moi je veux dessiner une forme plus intéressante ! »
On cherche encore une interprétation au résultat obtenu…
Un peu de lighht painting
Allez hop, c’est pas le trou, mais il faut remonter. On remballe, et c’est parti.
Le retour dans le méandre des Sirènes est un régal : on connaît les passages, on a le rythme, la technique, la danse du ventre, le jeu de jambes qui va bien… Les sirènes nous font valser !
C’est aussi l’occasion de faire de belles photos et quelques séquences vidéo filmées en marche arrière. Sensation étrange pour le caméraman coincé avec la tête dans le mauvais sens !
https://www.instagram.com/reel/DIvUBD0Nk19/?igsh=d3k1MWd0cjZwN3Jt
La remontée est longue, un véritable petit marathon pour Erik, qui n’avait jamais été aussi profond. Mais en gardant le rythme, le temps passe vite. Le P87 en escalier est aussi plaisant à remonter qu’il l’était à descendre !
La sortie se fait à 17h sous des rayons de soleil qui transpercent la forêt : une belle récompense. On retrouve Arya et Jade, qui en ont profité pour faire une petite sieste bien méritée.
Une très belle sortie de 8h !