Les affreux au Joly - avril 2025
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05 et 06 avril 2025
Pour cette nouvelle sortie au Joly, nous sommes cinq : Camille, Isabelle, Yann, Léo et moi (Maxime).
Objectif : finir d'équiper la cavité pour la prochaine explo, faire une grosse dépose de matériel au camp, réaménager ce dernier, rééquiper la zone d'accès aux explos qui mènent vers le nouveau méandre infâme et enfin commencer à aménager ce dernier pour en faciliter le passage...
Départ 9h00 pour le duo Isa / Camille qui commencent l'équipement pendant que nous, les trois gars, faisons la grasse mat avant de préparer les kits de matos à descendre.
11h30, tranquillement, nous faisons un dernier bisou au soleil, et rejoignons les deux filles qui poursuivent l'équipement. C'est équipé aux petits oignons, bravo à elles. Nous atteignons tous ensemble le premier méandre. Les filles ont accompli leur mission du week-end et remontent vers la surface après un câlin collectif. Leo, Yann et moi poursuivons vers le camp pour y déposer le matériel. Un gros kit pour Yann qui découvrent cette partie de la cavité (donc nous le préservons un peu), deux gros kits chacun pour Léo et moi... C'est un enfer (mais on l’a voulu) !
Nous atteignons enfin le camp à 19h30 ! Houra !
Mais ce n'est pas encore l'heure de se reposer. Même si nous sommes trempés il est trop tôt pour se détendre. Yann et Léo attaque le réaménagement du camp. Ils démontent intégralement notre vieux point chaud, creusent de nouvelles banquettes, détruisent un gros bloc qui prenait beaucoup de place pour rien, et remonte le point chaud.
C'est pépite, aux petits oignons encore une fois.
Pendant ce temps de mon côté, je remplace des vieilles cordes abîmées, dans les puits qui montent vers notre nouvelle zone d'explo, et équipe hors-crue. Initialement une corde nous faisait passer sous une petite cascade ce qui nous trempait intégralement en seulement quelques secondes...
Je dois passer sous cette douche une dernière fois pour aller déplacer le frac, c’est saisissant !
A un moment, un énorme bruit me surprend subitement et me fout un sacré coup d’adrénaline. Il vient d’en bas… Mais qu’est-ce qu’ils font ces deux putois en bas ? Je suis sur le point de redescendre. Mais d'abord je gueule comme pas possible vers le camp, et je perçois un son, une réponse, incompréhensible… Bon ils sont en vie, je poursuis donc mes occupations...
Après deux heures de travail, mission accomplie, je retrouve les copains qui viennent tout juste de terminer également. L’origine du bruit provenait du déplacement d’un gros bloc de façon un peu brutale, et ils sont fiers de leur connerie…
Petit repas, et ça part en dodo, on commence à s'y habituer à ce camp, on commence à s'y sentir à la maison !
Au réveil nous ne trainons pas trop, moins que d'habitude. D'habitude nous remontons tranquillement, mais ce coup-ci nous voulons bosser un peu avant de remonter dehors et rentabiliser un peu cet aller/retour au camp.
Yann reste au camp et poursuit l'aménagement 5 étoiles, tandis que Leo et moi retrouvons notre méandre infâme pour commencer l’agrandissement de certains passages très étroits. Premier objectif dans ce méandre : tenter de contourner la voûte mouillante. Nous ne l'avons passé qu'une seule fois lors de sa découverte, le corps entier sous l'eau, la moitié du visage dehors contre le caillou, c’était horrible.
Nous revoici donc au départ du nouveau méandre, le méandre numéro 4. Le pire de tous.
Nous sommes presque sec, quel plaisir de ne plus passer sous la cascade...
Le départ est extrêmement étroit, et nous fait ramper dans des vasques qui nous trempent complètement. Nous ne sommes donc pas restés sec très longtemps…
La voûte mouillante doit se situer à seulement une trentaine de mètre du départ, mais nous prenons un temps fou pour la rejoindre. Progresser là-dedans, même en se passant le kit à deux, est compliqué.
Finalement nous nous retrouvons face à cette voûte mouillante. Bordel de m**** nous devions avoir une sacrée adrénaline pour s'engager là-dedans la fois précédente. Elle nous semble encore pire que dans nos souvenirs, mais non elle est identique. La vasque déborde toujours au même niveau que la fois précédente…
Nous n'avions en tête que cette voûte mouillante qui était le pire obstacle, mais nous prenons conscience qu'il y aura un gros aménagement à faire également sur cette première portion de méandre... Il parait compliqué d’aller attaquer une escalade à la sortie de ce méandre, en arrivant complètement trempé.
Leo attaque le chantier comme un pro, bim bam boum c'est un réel succès, la voûte pourra se contourner ! Ça reste étroit mais ça passe !
Mouillés mais contents nous redescendons au camp.
Yann a bien bossé aussi, aménagement de l'intérieur du point chaud, agrandissement à la petite pelle de la zone des matelas, c'est nickel.
14h nous attaquons la remontée, nettement plus léger. Un seul kit à moitié rempli pour chacun.
Leo est en forme, il est devant et va à vive allure. D'habitude je tartine aussi mais je peine un peu à le suivre, Yann tient le rythme également.
Je me moque de Léo "oh on s'ennuie un peu, avance voir un peu plus vite..."
Mais quelle erreur, il se transforme soudainement en fusée, franchis le méandre 3 en un temps record et saute de partout... Je n'en peux plus, il me fait halluciner et il commence à me distancer.
Lorsque nous le rattrapons au départ du méandre 2, il nous attend depuis au moins 5min le fumier.
Ce coup-ci je me lance le défi de ne pas le lâcher dans ce méandre et de lui coller aux baskets, même si je me sens au bout de ma vie. Non mais.
Mais finalement, mouhahaha monsieur Leo s'est un peu fatigué il semblerait ! Il tartine encore mais il a levé le pied !
Pire encore dans le premier méandre, je regrette de ne pas être passé devant pour lui mettre un peu la misère à mon tour.
Sortis du premier méandre, nous trouvons une bouteille de coca que les filles nous ont laissée, avec quelques inscriptions rigolotes dessus que nous découvrons seulement après avoir vidé la bouteille. Elles sont géniales !
17h30 nous sommes dehors, le soleil est présent, c'est tellement agréable !!
Nous en profitons un peu avant de reprendre la route.
Joly, nous reviendront.
26 et 27 avril 2025
Joly, nous revoilà...
Nous voulions retourner au Joly, les quatre affreux, plus Léon (qui a été piqué par le Joly il y a des années), les trois jours du weekend de Pâques. Mais malheureusement la météo nous a forcé à être raisonnable et reporter cette session…
Sur un coup de tête imprévu nous décidons d’y retourner tous les quatre le weekend qui suit, sur seulement deux jours et non trois comme les fois précédentes. Cela se tente car nous avons pu descendre pas mal de matos la fois précédente et nous pouvons maintenant progresser de façon plus légère.
Cette fois-ci nous entrons deux affreux par deux affreux.
Leo et moi entrons vendredi soir pour commencer à bosser dès le samedi matin, tandis que Camille et Emeric entrent le samedi matin pour bosser l’après-midi et le soir.
Nous sommes vendredi soir, nous nous préparons avec Leo et préparons nos kits avec la nourriture pour le weekend et quelques bricoles. C’est à peu près tout ce qu’il y a à descendre. Ainsi les deux autres affreux du lendemain seront plus légers. Car attaquer une escalade après avoir traversé les méandres, ce n'est pas rien...
Je sors la caisse de nourriture déshydratée faite maison, préparée par Emeric et Camille pendant les semaines précédentes. Tout un tas de plats et de desserts déshydratés et sous vide… Mais Vin de Dious finalement nous ne descendons pas la nourriture pour ce weekend, mais pour les trois ou quatre prochains ! Deux kits remplis à ras bord de nourriture !! Ils se sont envoyés les cuistos !!!
C’est parti, nous glissons sur les cordes. Leo rajoute un frac au tamponnoir dans le P30 qui suit le méandre 1 (Relativité Restreinte). Il sera fort apprécié. A chaque fois cette montée de 30m sans frac avec un gros kikit, après deux ou trois jours sous terre fait toujours un peu mal au cucul.
Nous arrivons au camp à 00h30 et sommes heureux d’y arriver… quel enfer ces méandres.
On mange un bout et au dodo, tous les deux en amoureux… et surtout sans boule quies !!!! Car NOTRE AFFREUX RONFLEUR INTERNATIONAL QUI FAIT TOMBER LES PLAFONDS N’EST PAS LA CE SOIR !!! Mais il sera là demain, alors pour une fois nous savourons le doux son des écoulements de l’eau à proximité.
Samedi matin c’est parti, musique habituelle, le réveil sonne, on ne veut plus quitter les duvets, on traine, on se fait des câlins (ah non, ce qui se passe au Joly reste au Joly), et bref on se motive, on remet les combis humides et nous repartons dans notre méandre 4, le fameux, l’infâme. Il faudra lui trouver un petit nom à l’occasion. Objectif du jour : l’aménager du point de départ jusqu’à la voute mouillante. Et c’est parti pour des milliers, des millions, des milliards (#marseillais) de coup de massette et de perfo pour aménager tout cela, désobstruer les passages les plus infâmes, et remplir les vasques avec les gravas générés.
C'est fait, nous pouvons maintenant rejoindre la voute mouillante sans trop se mouiller, et sans comprimer les poumons pour pouvoir passer dans certains passages. Une journée entière pour l’aménagement de 30 mètres de méandre à peine…
Heureusement que la suite après voute mouillante est moins problématique, même si elle demandera tout de même un peu de désob aussi.
De retour au camp, il n’est pas très tard, 19h peut-être. Nous sommes trempés. La descente nous a un peu réchauffé, nous commencions à bien ressentir le froid là-haut, même en restant actif.
Nous mangeons un morceau, nous n’avons rien mangé de la journée, puis nous décidons d’aller voir nos deux autres affreux que nous n’avons toujours pas vu !
Leur mission est de terminer l’escalade d’un puits commencé la dernière fois, au bout de la rivière Gamma. C’est Camille qui grimpe et Emeric qui assure. Ils ont été très efficace, tant pour rejoindre la zone de grimpe depuis la surface, que dans l’escalade en elle-même. Ils ont terminé leur puits, qui donne finalement sur un nouveau puits typique d’Albion avec un beau pipi d’eau qui arrive du plafond… Mais ce troisième puits semble déjà entamer par des beaux goujons ! Un peu démotivant cette affaire, il va falloir mieux se renseigner sur qui les a réalisées et pourquoi ces puits n'ont pas été topotés alors que les cordes ont été retirées.
Finalement nous nous retrouvons tous les quatre en chemin ! Nous sommes heureux de nous retrouver, les quatre affreux au complet !
De retour au camp, nous nous motivons à quelques autres aménagements à coup de perfo et de pelle pour en aménager l’accès depuis le coin matos.
Puis comme d’habitude, nous nous explosons le ventre avec les repas hyper bons d’Emeric et Camille. Ce soir c’est hachis parmentier !
Et rebelotte, le dodo, les énormes ronflements, le réveil qu’on ne veut pas subir et la remontée, plus légère que d’habitude ! Avant de partir nous nous motivons à un peu de ménage, la boue prend de plus en plus de place, alors nous nettoyons avec nos sous-vêtements humides les sacs étanches et la bâche du camp. Et chez nous, pas de sexisme comme l’atteste la photo ci-après.
La remontée se fait sans encombre, seules quelques injures comme d’habitude.
Dehors en fin d’après-midi du dimanche, nous sommes peut-être un peu fou car nous avons déjà hâte de revenir...