Weekd-end Ardèche - Dimanche 15 juin - Aven Cordier

Suite de notre petit week-end ardéchois.

Loane raconte:

Après une courte nuit, le réveil sonne à 8h. Il faut tout plier pour libérer les emplacements du camping.

A 10 heures, on est bons. On gare les véhicules sur le parking à l'entrée des Blachas et nous voilà partis pour l'aven Cordier.

Je suis la guide du groupe car j'ai fait cette traversée trois fois. C'est pour cette raison que le Padré m'a invité à ce week-end 😶

Après une courte mais sévère montée, on accède à la vire d'entrée grâce à une escalade où une corde à nœuds a été installée en fixe pour les groupes des guides.

Le paysage sur les gorges de l'Ardèche est toujours autant magnifique. L'entrée enracinée de Cordier un peu moins.

Tout le monde est prêt: c'est le Padré qui se lance en premier pour immortaliser Erik qui va équiper sous ma surveillance (et celle du Padré).

Erik s'installe confortablement sur la balançoire en tête du P35 et équipe avec aisance, sans faute. Du haut de mon perchoir, je le regarde équiper le fractio quand soudain, en amont, une bouteille Perrier s’échappe d’un mini-kit et fait un joli strike : le mollet du Padré et mon tibia avant de filer droit dans le puits en direction d’Erik, prêt à l’attraper. Au dernier moment, elle rebondit sur un palier et Pan ! Dans les dents !

Mais ouf, tout va bien.

On descend tous les uns après les autres et on retrouve la bouteille, intacte. Perrier, c’est fou !

Etant donné que la veille, aux Neuf Gorges, une personne du groupe n'avait pas révisé les passages de nœuds depuis un moment, en bons plaisantins que nous sommes, nous décidons de travailler les passages de nœuds aux derniers qui descendent.

Laurent passe et récupère sa bouteille. Nicolas décide de méditer sur sa corde sur le thème « De l’eau, de l’air, la vie ».

Finalement, nous partons tous visiter la galerie des Normands (Nico est fier ! Erik aussi ! Le club est un vivier de normands !) puis nous revenons au pied du puits et repartons dans l'autre sens le superbe boyau tant apprécié par le Padré.

Nous pique-niquons à la Salle Blanche, avant d'entamer le puits de la Convergence.

En haut du puits, c'est la suprise: un kit abandonné de Vulcain gît sur le sol. Pas de corde aux alentours. Nous explorons le contenu rapidement: portefeuilles, clés de voiture, téléphones. Nous le laissons là et verrons bien s'il est toujours abandonné lorsque nous remonterons.

Galante, Jade laisse sa place à Erik pour équiper ce dernier puits. Il est content, il va équiper la cavité toute entière.

Et alors qu'il finit d'équiper, tout un groupe débarque du réseau annexe en haut du puits. Le kit abandonné retrouve donc ses propriétaires et nous pouvons repartir tranquillement.

Et nous voici devant les vasques inondées. Je sais que ça passe car je suis venue en repérage la veille au soir en passant par le porche.

Tout le monde y va de son cri personnel en plongeant jusqu'à la taille.

Nous allons visiter le beau siphon. Erik, qui n'est plus occupé à équiper, reprend son arme de prédilection et mitraille à tout va. On aura droit à de belles photos!

Et nous sortons par le grand porche d'entrée - ou de sortie - au choix.

Je descends montrer le chemin de retour à Jade et Erik qui doivent partir, et je remonte rejoindre le Padré, Laurent R et Nicolas qui m'attendent pour refaire Cordier en sens inverse et déséquiper.

Laurent R conclut ce week-end, après avoir précisé que « Chatgpt est nul pour faire les CR, il ne comprend rien à la spéléo » :

Chacun de nos pas vers l’extérieur est plombé par un degré supplémentaire. Finalement, nous restons à l’ombre et nous regrettons presque la fraicheur de la rivière souterraine.

Le groupe se scinde, Jade et Erik nous quittent ! Une pour le souhait respectable de saluer la fête de son papa, le deuxième pour une envie fallacieuse d’une nouvelle gourmandise à la boulangerie « Tchô Pain ».

Pour les 3 lolos et Nico, il faut y retourner, après avoir croisé une dernière fois le groupe des 6 lyonnais, nous reprenons le chemin de la bouche de la cavité, redirection dans le noir et l’eau froide.

Malgré la connaissance des 4 voûtes mouillantes à l’aller, nous avons toujours ce reflexe inné de préserver notre zone inguinale.

On ignore presque le magnifique siphon et sa rivière à notre gauche, nous traçons machinalement d’un pas décidé vers le premier puits et sa corde, probablement le souhait légitime de se réchauffer.

L’ordre de passage est donné, d’abord les 3 Lolos et Nico déséquipe. Laurent P, leader incontestable, passe en tête avec le PSMI , il vérifie probablement si les Lyonnais n’ont pas piraté nos installations.

Loane, téléphone à la main, prend le rôle de reporter.

Laurent R remonte serein, les nœuds à la remontée ne lui font pas peur.

En dernier, Nico ferme la marche. Il déséquipe silencieusement, sans plainte, ni râle, probablement en raison d’un équipement bien fait et sans reproche.

Le premier puits, peu humide et glissant, est remonté facilement, une formalité.

Les étroitures laissent échapper quelques grognements aux tractages de ces « maudits » kits.

A l’amorce du second puits, nouvelle rencontre de la journée, une vraie autoroute cette cavité, un guide ardéchois et ces clients. Ils arpentent silencieusement la galerie, probablement en raison de la beauté des lieux et sûrement aussi par les 40 mètres de puits suspendus au bout d’une simple corde.

Le guide nous indique une possibilité de nouvelle sortie par le haut de la falaise, mais nous n’avons pas l’équipement, ni le temps, ça sera pour la prochaine fois.

C’est parti pour ce dernier puits, la corde est un peu élastique, mais ça grimpe. Une dernière bascule sur la balançoire et on finit en beauté par ce boyau enraciné, qui laisse échapper à nouveau quelques noms d’oiseau.

Loane est là pour capter ce moment magique de la sortie vers la lumière en surplomb d’Ardèche. Malgré la beauté du paysage, irradiés par les rayons du soleil, nous ne tardons pas sur cette vire. Nous rassemblons vite nos affaires et nous précipitons vers le lit de la rivière.

L’Ardèche n’est même pas assez fraîche. Seule une nouvelle bière étanchera notre soif. C’est déjà fini, il faut rentrer à la maison.