Week-end Ardèche - Samedi 14 juin

  • Erik - Jade et pas Nico - SCPA-Escandaou
  • Spéléologie

Introduction du GO

Pour diverses raisons variées et propres à chacun, nous sommes 3 à ne pas aller au barnum SSF régional.

Donc l’idée est lancée : pourquoi ne pas essayer de se faire un petit week-end pépère en Ardèche ? Laurent R et Nico adhèrent. Loane aussi mais partiellement. Elle ne viendra qu’un jour.

Pour ne pas tenter et détourner d’autres spéléos inscrits au barnum, ce week-end restera donc en petit comité. Un petit regard vite-fait sur la liste des inscrits du SSF et une petite invitation est lancée pour ceux qui n'iraient pas au barnum.

Jade accepte, et Erik, de retour d’un voyage pro à l’autre bout du monde se sent finalement d’attaque pour venir aussi.

Les Laurent² et la famille Nico se retrouvent vendredi soir au domaine des Blachas – choix stratégique car à 2 pas de l’une des deux cavités prévues. Jade et Erik, chacun pour ses propres raisons, arriveront très tard et bivouaqueront quelque part près d’Orgnac.

 

On se retrouve tous le lendemain matin aux Blachas pour un petit déjeuner. La jeunesse arrive vers 8h30 avec le petit déjeuner. On se prépare tranquillement puisque les kits sont déjà prêts et on s’entasse à 5 dans mon Picasso. Direction les Neuf Gorges !

 

D’après Erik :

Tout commence par un choix. Un choix que tout le monde serait tenté de faire : prendre un raccourci.

Nous étions partis du camping, à cinq dans la Citroën, confiants. Laurent P, au volant de son bolide, était sûr de lui : la veille, il avait mémorisé tout le trajet pendant ses "pauses" au boulot. Il ne s'était pas trompé sur l'itinéraire, mais il avait peut-être négligé un détail… l'état du chemin qu'il avait sélectionné comme raccourci, pour éviter une grande boucle menant à la cavité.

Ce chemin de terre (et de pierre) a mis à rude épreuve ses talents de pilote ! Je soupçonne même qu’il l’a fait exprès pour nous impressionner 😉 : roches, ornières, flaques d’eau, et des pentes sur lesquelles je n’aurais pas parié un centime pour le passage de cette pauvre Citroën... Et pourtant, tout est passé. Sans qu’on ait besoin de descendre pour alléger le véhicule — qui a tout de même payé l'effort par quelques rayures sur le bas de caisse (et quelques grimaces de Laurent). Ca ne sera pas faute de lui avoir proposé: “Laurent, t'es sûr que tu veux pas qu'on descende?”, “Nan nan ça passe !” 😰

Mais bon, nous sommes arrivés. Et en plus, il y avait une place à l’ombre ! (Enfin… non, en fait 😶).

On chope nos kits, on grignote un morceau pour les gourmands, et on se lance dans la courte marche d’approche.

À l’arrivée, sans même s’en rendre compte à cause de la végétation, on se retrouve presque encerclés par les fameuses neuf gorges. Magnifique.

On s’équipe. Un membre de l’équipe — dont on taira le nom — cherche désespérément son casque… qui se trouve pourtant juste sous son nez.

On mange, on cherche et on s'entraîne aux lancés de kits pour les Cuicuiseries ...
On mange, on cherche et on s'entraîne aux lancés de kits pour les Cuicuiseries ...
On mange, on cherche et on s'entraîne aux lancés de kits pour les Cuicuiseries ...

On mange, on cherche et on s'entraîne aux lancés de kits pour les Cuicuiseries ...

Laurent P commence la descente sur son fameux "3 tronc". Nous le suivons, impatients de retrouver la fraîcheur des souterrains.

Les lumières, les contrastes, les couleurs… tout est saisissant. Un certain silence de contemplation s’installe. Laurent continue d’équiper, sous l’œil attentif d’Erik, qui en profite pour apprendre en observant ☺

Puis vient le moment du nœud surprise… La corde est trop courte. Laurent fait un raboutage, et les suivants se retrouvent mis à l’épreuve du passage de nœud…

Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin

Jade poursuit :

Plongés au cœur de l’Aven des Neuf Gorges, après avoir concocté quelques figures de style audacieuses pour franchir les nœuds récalcitrants, nous avons atteint le fond, à –124 m, les yeux grands ouverts.

Dès que le dernier écho de nos voix a résonné dans le vide, nous avons pénétré dans cette zone fascinante : un plancher concrétionné, bordé de stalagmites majestueuses qui surgissent telles des tours de pierre, dignes d’un décor magique. À cet endroit, les spéléos parlent même de "méduse brillantes" des concrétions étranges, fines et lumineuses, légèrement mobiles sous nos lampes, qui semblaient danser doucement dans l’air immobile.

Le réseau s’est ensuite étendu en deux petites salles, presque secrètes, que nous avons explorées l’une après l’autre. Dans la première, l’air humide portait un parfum minéral rappelant le temps suspendu. La seconde, en enfilade, offrait une perspective intime : des colonnettes fragiles, quelques gouttes qui glissaient du plafond, et de belles méduses. C’était comme découvrir deux antichambres d’un autre monde.

Et on touche le fond...
Et on touche le fond...
Et on touche le fond...
Et on touche le fond...

Et on touche le fond...

Explorations et contemplations
Explorations et contemplations
Explorations et contemplations
Explorations et contemplations
Explorations et contemplations
Explorations et contemplations

Explorations et contemplations

Quelques instants avoir arpenté les moindres recoins du fond, et admiré stalagmites et méduses de calcite, l’envie d’exploration n’était pas encore rassasiée. On savait qu’une escalade permettait, paraît-il, de poursuivre l’aventure un peu plus loin. Mais malgré nos regards scrutateurs et quelques tentatives de repérage, la fameuse continuité nous est restée bien mystérieuse… ou trop bien cachée.

Alors, sages (ou un peu paresseux ?), on a décidé de poser le matos et de s’offrir une pause bien méritée. C’est sur une stalagmite couchée, massive et arrondie comme un tronc d’arbre préhistorique, que s’est improvisée notre salle à manger. Installés là, les baudriers encore au ventre, les casques posés à moitié, on a grignoté en papotant, comme si le monde de la surface était à des années-lumière. Un de ces moments simples et suspendus qu’on ne vit qu’au fond d’un aven, là où le temps prend une autre forme.

Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin

Quand l’heure du retour a sonné, c’est Erik qui a hérité du déséquipement. L’idée semblait bonne… sauf qu’on a tous oublié un détail majeur : notre déséquipeur du jour est aussi le photographe officiel. Et il est incapable littéralement de passer un relais sans poser le pied, sortir le téléphone, trouver le bon angle, ajuster la lumière, et... clic.

Heureusement, pour ne pas bloquer toute la troupe derrière, Laurent P a pris les devants. Remontée express en flèche, frontale allumée comme un spot de cinéma, il filmait les arrivées de chacun depuis le haut du puits d’entrée. Je l’ai suivi de près, impatient d’attraper ces rayons de lumière qui, en fin d’après-midi, traversaient les puits comme des lances dorées. La sortie promettait d’être aussi belle que l’entrée.

Remontée au fil du Soleil
Remontée au fil du Soleil
Remontée au fil du Soleil
Remontée au fil du Soleil
Remontée au fil du Soleil
Remontée au fil du Soleil
Remontée au fil du Soleil
Remontée au fil du Soleil

Remontée au fil du Soleil

Derrière moi, Lolo n°2 suivait à bon rythme, tandis que Nico et Erik, nos deux fermetures de marche, sont arrivés quelques minutes plus tard, bien essoufflés, certes, mais avec le sourire – et quelques belles photos dans la poche d’Erik, évidemment.

Une fois tout le monde sorti de l’aven, la chaleur nous a frappés de plein fouet. Le contraste était brutal : après plusieurs heures dans les 12 °C souterrains, l’extérieur nous accueillait avec un soleil de plomb et une atmosphère presque étouffante. Heureusement, notre pilote de rallye (qu’on soupçonne d’avoir déjà fait des reconnaissances de Monte Carlo) avait garé la voiture à proximité, manœuvre audacieuse, mais ô combien appréciée. Pas de marche retour interminable, juste quelques pas en terrain sec et poussiéreux avant de retrouver notre fidèle véhicule.

On s’est changés tant bien que mal, un peu collants, un peu crades, mais surtout contents, puis direction le camping, où nous attendait le reste de la petite troupe : la famille de Nico, et Loane, la fille de Laurent P, fraîche comme une fleur.

Sortie sous chaleur étouffante
Sortie sous chaleur étouffante
Sortie sous chaleur étouffante
Sortie sous chaleur étouffante
Sortie sous chaleur étouffante

Sortie sous chaleur étouffante

Et Nico Jade raconte la fin de journée :

Et là… vu la température ambiante, il n’y avait pas à réfléchir : direction l’Ardèche ! Juste en bas du camping, la rivière nous tendait les bras. Les plus courageux se sont élancés depuis un gros bloc pour des sauts dignes d’un concours improvisé. Quant à moi, disons que les poissons et moi, on n’a jamais été très copains… Je me suis donc avancé doucement, façon reptile prudent, pour barboter gentiment sans trop agiter la faune locale.

Lolo R, lui, est parti droit devant comme une sirène en mission. On l’a vu s’échouer, en pleine contemplation, sur un rocher isolé, d’où il a observé les scènes aquatiques d’un œil poétique.

Pendant ce temps-là, Erik (égal à lui-même) s’est transformé en catapulte humaine. Chaque kayakiste qui s’approchait un peu trop du rocher sacré avait droit à un “plouf” bien senti, version bombe XXL, suivi d’un geyser de flotte et de quelques éclats de rire.

Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Week-end Ardèche - Samedi 14 juin

Après plusieurs heures à sauter, nager, et nous faire asperger, nous sommes remontés tranquillement au camping. Certains se sont laissé tenter par une séance de yoga improvisée au bord de la piscine, histoire de détendre les muscles… tandis que d’autres, moins spirituels peut-être, mais tout aussi satisfaits, ont levé leur verre bien frais à cette belle journée.

Une journée parfaite : un peu d’effort, beaucoup de beauté, des rires, de l’eau fraîche… et une bonne bière au soleil couchant. Que demander de plus ?

Un petit résumé ?

 

Week-end Ardèche - Samedi 14 juin
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Spéléologie et Canyoning du Pays d'Aubagne - Cuges -  Hébergé par Overblog