Petite visite guidée en images au saint Cas.

Le gouffre du Petit Saint Cassien, situé sur la commune de Nans, est incontestablement varois. Mais l'histoire a montré qu'il a été aussi largement fréquenté par les riverains de l'Huveaune, et en particulier les Aubagnais qui ont souvent mouillé la combi pour en explorer tous les recoins (topographie, portages, plongées, etc.)

Autant dire qu'on s'y sent un peu chez nous, et que c'est l'une des cavités où on aime revenir régulièrement, juste pour le plaisir. Il faut dire que le Saint Cas est une cavité complète, avec des puits, des méandres, du crapahute, du volume, du rastègue, des cascades et des siphons. Peut-être pas de plafonds d'excentriques, mais ça ne l'empêche pas pour autant (du moins à mes yeux) d'être la plus belle cavité du pays d'Aubagne. Le Saint Cas, c'est un vrai petit grand trou qui se mérite quand même un peu.

Ce petit article propose une petite visite guidée de ce gouffre emblématique en photos, depuis la zone des siphons jusqu'à la sortie (je propose ce sens de progression parce que, de manière générale, les photos sont le plus souvent prises à la remontée). Il y manque la partie post-siphon (et pour cause, je ne supporte pas de me mouiller les orteils), le réseau Napitek (je n'ai pas de photos exploitables, mais je promets une mise à jour un de ces quatre), et le réseau Marzal (qui ne fait pas rêver grand monde).

On fera ça en 4 parties (le temps de vider les bottes), avec, du bas vers le haut :

• - de la zone des siphons à l'entrée du Grand Méandre ;
• - du grand méandre au bas du puits Tampax ;
• - du puits Tampax à la salle du Camp (avec un petit crochet par le réseau des Cascades) ;
• - et pour finir les puits de sortie.

Ajustez le Pantin, c'est parti.

De la zone des siphons à l'entrée du grand Méandre (-320 à -195)

Dans le Saint Cas, la zone des siphons se sépare en 2 branches distinctes au delà de -275. Le siphon classique (S1) est accessible par un laminoir court mais un peu rébarbatif et un p30. Il voit souvent passer du monde, notamment les plongeurs qui accèdent ainsi au collecteur amont ou aval. Pour les non plongeurs, c'est le moment de rêver un peu en attendant un accès prochain par l'Eau Rélie.

Nous avons remonté le P30 et passé le laminoir "rébarbatif", nous voici sur le palier à -275. Un site peu confortable et plutôt humide, mais vraiment magnifique avec ses coulées de calcite en permanence lavées par les ruissellements.

C'est depuis ce palier, en longeant une vire, qu'on accède à la 2^ème branche du fond du Saint Cas. C'est un tronçon peu fréquenté, bien arrosé, mais très esthétique. 2 puits de 20 et 9 mètres mènent à un siphon sans continuation. En octobre 2014, nous y avions conduit Frédéric Poggia qui désirait en avoir le cœur net. Depuis, même si ce n'est pas son nom officiel, nous l'appelons volontiers le "siphon Frédo".

Nous attaquons maintenant la série de puits qui nous conduira à l'entrée du Grand Méandre. C'est la partie active et vivante du gouffre, mais certainement aussi la plus esthétique. Attention toutefois de ne pas trop traîner dans ces parages par météo pluvieuse: eau à tous les étages!

Ensuite se présente le P23, certainement moins photogénique, et par ailleurs très humide malgré l'équipement hors-crue qui éloigne de la cascade. Pluie garantie, pas terrible pour l'objectif de l'appareil photo...

Depuis le haut du P23, et avant d'attaquer le Grand Méandre, il reste 2 petits puits de 10 mètres à remonter, eux aussi passablement arrosés.

De l'entrée du Grand Méandre à la base du puits Tampax (-195 à -159)

Nous voici dans le Grand Méandre. Il vaut mieux ranger les pédales: ça accroche un peu partout. Il est en fait "grand" dans le sens de "long" (près de 200m), mais il ne faut vraiment pas s'attendre à de gros volumes. La progression y est en général assez aisée, parfois agrémentée de quelques jolis gours, mais il faut tout de même compter sur quelques bains de fesses et quelques passages un peu rétrécis.

Sortie du Grand Méandre, vers -180. Si tout va bien, il n'y a désormais plus de raisons de se mouiller les pieds, c'est donc l'endroit idéal pour vider les bottes et prendre un petit en-cas...

Il reste 3 jolis petits puits à franchir avant de rejoindre la base du puits Tampax et la partie "sèche" de la cavité.

Du puits Tampax à la salle du Camp (-159 à -103)

Nous quittons désormais la vraie partie active du Saint Cassien pour remonter le cours d'un affluent maigrichon. Hors période de crue, l'ambiance y sera donc plutôt sèche. Avec la traversée du Petit Méandre, nous abordons sans doute la partie la plus rébarbative de la visite. Mais il ne faut rien exagérer, d'autant plus que le Petit Méandre revu et corrigé version 2022 n'est plus ce qu'il était...

Le Petit Méandre est entrecoupé par quelques jolis petits ressauts, dont la base est parfois agrémentée d'une belle vasque. La dernière de ces vasques, le Gour Claude, situé juste après un étroit goulet, marque la fin du Petit Méandre. Les beaux volumes ne sont plus très loin.

Vers -110, finies les contorsions: voici les "grands" volumes de la salle du Camp. Bon, ce n'est pas la Verna, mais ça fait du bien d'avoir un peu d'espace. Nous sommes vers -110 environ, nous sommes presque au bas de la dernière série de puits: on sent l'écurie.

Pourquoi la salle du Camp d'ailleurs ?
Parce que dans les années 1960, lorsque le St Cas "faisait encore -403" et qu'il fallait trimballer des monceaux d'échelles pour atteindre le siphon terminal, une petite alcôve douillette, un peu à l'écart du passage, servait de bivouac. De nos jours, où les jeunes du club font l'aller-retour au siphon en 2h30, c'est un peu passé de mode... Mais le lieu a abrité des réveillons mémorables (à l'époque de la MJC Aubagne, dans les années 70), et plus récemment a servi de refuge aux spéléodusoirologues en période de couvre-feu.

De la salle du Camp au réseau des Cascades, il n'y a qu'un pas. Plus précisément un passage étriqué entre des blocs pour accéder à ce petit réseau qui fournit l'essentiel du débit qui court dans le Petit Méandre. On y rencontre de petits puits remontant (en principe équipés) et de jolis petits conduits pas bien larges et plutôt aquatiques. Bedonnants s'abstenir.

Les puits de sortie

Pour atteindre la base des puits de sortie, il reste quelques mètres de parcours dans un large méandre fossile.

Voilà tout pour cette petite visite virtuelle au Saint Cas, construite de toute pièce à partir de photos prises à différentes époques (mais quand même principalement à "l'ère du Pharanico"), au cours de nombreuses sorties, et dans des contextes toujours différents.
Sorties conviviales de la spéléo du soir, visites éclairs des jeunes spéléos sportifs, objectif de rééducation pour les séniors un rien décrépis, premières expériences jusqu'à la salle du Camp pour spéléos novices, et bien sûr terrain d'aventure majuscule pour les explorateurs qui tentent toujours, 70 ans après les premières reconnaissances, de repousser les limites du monde connu dans ce réseau d'exception: le Saint Cas n'a pas encore fini de faire rêver.