A bout de l'Embut...

  • Charles C. - SCPA-Escandaou
  • Spéléologie

Samedi 2 juillet dernier, la fine fleur de la spéléo aubagnaise se rue sur Riboux et les Bastides Cuicui, comme des papillons monarques en migration vers le Mexique. Un peu naïfs, Jacquie et moi imaginons une horde de morts de faim se ruant sur tout ce qui peut se descendre avec une corde dans les environs. Le maître des lieux ne semble pas inquiet, mais nous préférons anticiper le désastre pressenti: nous partons dès potron-minet équiper la classicisme du coin, j'ai nommé l'Embut des Enfers. Nous ferons ainsi d'une pierre 2 coups: donner du grain à moudre aux convives avides de brasser un peu de corde, et étrenner le lot de cordes flambant neuves confiées aux spéléodusoirologues.

Pensant faire une bonne action pour la communauté (en fait c'est pour nous donner bonne conscience, nous aurions pu rester à Riboux pour aider à la préparation de la fête), nous voilà donc partis équiper l'Embut le pas léger (c'est un bien grand mot, avec 240m de corde sur l'esquine).

Embut des Enfers, étape "équipement".
Embut des Enfers, étape "équipement".
Embut des Enfers, étape "équipement".

Embut des Enfers, étape "équipement".

Nous rentrons en début d'après-midi pour constater une chaude effervescence... On prépare les boules, on teste les hamacs, on sent que l'après-midi va être chaud...

Le "prez" teste le mobilier. Rien ne doit être laissé au hasard...

Le "prez" teste le mobilier. Rien ne doit être laissé au hasard...

Les convives commencent à affluer, toutes générations confondues. L'atelier sieste et mousse semble remporter un franc succès mais comme souvent dans ces cas là je sens monter en moi un petit instinct d'ursidé qui me commande de partir à la recherche d'une tanière.  Je dois être persuasif, puis que, malgré une canicule bien marquée, je convainc Mémé-Fusée d'aller faire un petit tour au Jas de Sylvain et son superbe P65. Ce n'est certainement pas une bonne idée, d'abord parce que l'accès au trou demande 1 heure et quart de crapahute sous le cagnard, et ensuite parce que la famille Bérenger a prévu une visite au Pé de la Colle pour le lendemain matin. Mais bon, que voulez-vous, on ne se refait pas...

Jas de Sylvain, puits d'entrée.
Jas de Sylvain, puits d'entrée.

Jas de Sylvain, puits d'entrée.

Le reste de la soirée est animée, arrosée, et festive. Robert de Joly y est à l'honneur et les Rocking Fisma (nouvelle génération) mettent l'ambiance.

Jusqu'au bout de la nuit...
Jusqu'au bout de la nuit...
Jusqu'au bout de la nuit...

Jusqu'au bout de la nuit...

Je n'étais pas sur zone le dimanche matin, mais j'imagine volontiers l'ambiance de champ de bataille... Dans la confusion, le Papé parvient à traîner un petit groupe de rescapés au Pé de la Colle, mais les velléités de déséquipement de l'Embut se sont envolées avec les vapeurs d'alcool.

Pas grave, il faudra revenir. Justement, mercredi il y a spéléo du soir, une bonne occasion de programmer le dit déséquipement.

Mercredi, changement de programme: Olivier et Cathy proposent de retourner à l'Embut le vendredi suivant. Les spéléodusoirologues ont plus d'un tour dans leur sac. Ce jour là, les massifs du 13 sont interdits d'accès, le Grand Conseil des Sages oriente donc les candidats vers le réseau sup de Maramoye. Une petite balade souterraine sympa, avec un peu de CO2 en prime. Service minimum ce soir: nous ne serons que 2 à nous présenter au portail de la Gueirarde.

Interlude au réseau sup de Maramoye.
Interlude au réseau sup de Maramoye.
Interlude au réseau sup de Maramoye.
Interlude au réseau sup de Maramoye.
Interlude au réseau sup de Maramoye.

Interlude au réseau sup de Maramoye.

Vendredi matin, c'est le grand jour: Cathy, Olivier et Jacquie se retrouvent tôt le matin à Riboux pour déséquiper l'Embut. Malgré la canicule et le vent des jours précédents, les massifs varois sont autorisés, tous les voyants sont au vert pour mener à bien l'opération.

Oui, mais non.

Au départ de la piste de la Sauvagère, un panonceau peu amène annonce la couleur: "accès au massif interdit, même à pied". Rien d'officiel semble t-il, peut-être juste un coup de bluff des riverains pour préserver leur quiétude menacée par des hordes de vacanciers. Hésitations, palabres, l'équipe préfère renoncer: le projet est abandonné. Ils battront en retraite vers le gouffre de Barbarin (à Cuges) où ils partagerons leur déconvenue avec une couleuvre naufragée.

L'été fait rage, les vacances déboulent à vitesse grand V, il faudrait quand même bien récupérer ce beau matos avant l'automne.
Samedi Jacquie et moi avions pour projet d'aller traîner nos bottes dans la galerie supérieure des Brailles... Il faudra une fois de plus revoir notre copie: retour à la case départ à l'Embut.
Départ matinal pour déjouer d'éventuels trouble-fêtes. Riboux est encore endormi, 2 chevreuils batifolent dans un champ à l'entrée du village. Pour ne pas éveiller les soupçons, nous garons au parking officiel du village: nous parvenons à l'entrée à 8h précises sans autres soucis.

Embut des Enfers, étape "déséquipement".
Embut des Enfers, étape "déséquipement".
Embut des Enfers, étape "déséquipement".

Embut des Enfers, étape "déséquipement".

L'affaire sera rondement menée, et le retour à Riboux se fera sans encombre. Nous y croiserons quelques voitures de sapeurs forestiers débonnaires. La chasse aux spéléos récalcitrants n'est peut-être pas encore ouverte.

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