Caveau de Noël

  • Charles C. - SCPA-Escandaou
  • Spéléologie

L'aven du Caveau, à Siou Blanc, n'a pas à proprement parler une bonne réputation. Son nom y est probablement pour quelque chose, mais pas que: jusqu'à -50 environ s'y succèdent des petits ressauts pas bien larges entrecoupés de boyaux bien étroits (mais qui ont certainement été humanisés depuis les premières explorations dans les années 70). Le tout est alimenté par un ruisselet qui peut être copieux par temps de pluie, il faut donc bien choisir le créneau pour s'y faufiler.

Caveau de Noël

Quand j'étais jeune, le Caveau s'arrêtait bien sagement à -200 après une jolie série de puits. Dans les années 90, le méandre terminal a été ouvert et donne désormais accès au nouveau fond à -340 que je ne connaissais pas, et d'ailleurs pas beaucoup d'information ne filtrait: cette partie de la cavité ne semble pas parcourue très souvent. Mais bon, on était quelques uns à envisager d'y aller faire un tour pour voir ce qu'il en est.

Une visite au fond a été programmée en  février 2016. Après une séance d'équipement jusqu'à -200 fin janvier, nous sommes une palanquée à franchir l'obstacle suivant, le dit "méandre érotique". Pourquoi méandre érotique? Paul vient de me donner l'explication: il aurait fallut 69 tirs pour en venir à bout.
Ce jour là il y a du beau monde: Alain (le Grand Schtroumpf), Thierry R., Olivier S. et son fils Maël, la famille Navarette au presque complet (il ne manque que Thibault), Jacquie, Nico et moi.

 

File d'attente dans le Méandre Erotique en février 2016.

File d'attente dans le Méandre Erotique en février 2016.

Pour cette séance, nous sommes bien nombreux et l'équipement du puits suivant (puits des Spitophiles) s'avère compliqué: les amarrages se font rares et le puits est coupé par une vire qu'il faut équiper.

Nico s'évade un instant pendant l'équipement des Spitophiles...

Nico s'évade un instant pendant l'équipement des Spitophiles...

La séance s'éternisant, Nico, Jacquie et moi n'aurons pas la patience d'attendre et nous n'irons pas plus loin que la base du puits des Spitophiles, mais le reste de la troupe atteindra le fond de la cavité à -340.

Depuis, il y a bien eu quelques virées au Caveau, mais l'objectif n'a jamais dépassé la base de la série de puits à -200. Et on se disait qu'il serait bien de remettre ça au menu avant que nous soyons définitivement trop vieux. Ainsi, nous y sommes retournés le 27 novembre dernier, Jacquie, Olivier N. et moi, avec comme objectif d'équiper la première partie du trou, jusqu'à la base des puits à -200.


Nous réalisons lors de la descente que nous avons été devancés dans la grande salle, à la base du fameux lapiaz souterrain: un sanglier affalé sur les blocs s'y décompose tranquillement, et à mon humble avis il n'a pas fini d'emboucaner les lieux. La question que nous nous posons tous: par où est-il arrivé ?? Par l'entrée du Caveau et ses ressauts étroits? Ou bien par le plafond de la salle et une entrée inconnue ? Mystère...

Le "lapiaz souterrain" vers -80 et la galerie juste avant l'escalade (vers -110).
Le "lapiaz souterrain" vers -80 et la galerie juste avant l'escalade (vers -110).

Le "lapiaz souterrain" vers -80 et la galerie juste avant l'escalade (vers -110).

En de telles circonstances, Olivier ne se départit en aucun cas de son viatique: son inséparable bidon ainsi que son gros perfo. Il aime le travail bien fait en il en profite pour replacer quelques amarrages de ci- de là tout au long de la descente.

La superbe série de puits du Caveau entre -100 et -200.
La superbe série de puits du Caveau entre -100 et -200.
La superbe série de puits du Caveau entre -100 et -200.
La superbe série de puits du Caveau entre -100 et -200.

La superbe série de puits du Caveau entre -100 et -200.

Après cette première séance, l'idée était de revenir sans trop tarder au Caveau pour équiper le fond. Mais voilà, des fois tout ne se déroule pas comme prévu. Le samedi 3 décembre, jour prévu pour retourner au Caveau, l'ami Téo nous lâche et la chabanée s'abat sur Siou Blanc. Hors de question d'aller s'enquiller dans le Caveau dans de telles conditions, il faut remettre à plus tard...

L'entrée du Caveau le 4 décembre après la pluie...

L'entrée du Caveau le 4 décembre après la pluie...

Interlude à l'aven Provençal le 3 décembre.
Interlude à l'aven Provençal le 3 décembre.
Interlude à l'aven Provençal le 3 décembre.
Interlude à l'aven Provençal le 3 décembre.

Interlude à l'aven Provençal le 3 décembre.

Ce jour là, nous irons nous consoler dans l'aven Provençal. Cette sortie (humide) a été relatée par Olivier dans un compte rendu précédent sur ce même blog: ICI.

Le mois de décembre fût bien compliqué pour la plupart de notre petit groupe... grippe, Covid, bronchite, tendinite à l'épaule, genou en vrac... décidément, quand ça veut pas, ça veut pas...

Durant cette période de fin d'année, le Caveau a tout de même reçu un peu de visite. Tout d'abord, une équipe du GAS est venue remettre des amarrages dans la fameuse salle du "lapiaz souterrain" et retirer la vieille corde périmée qui équipait ce passage (article sur le blog du GAS). Ils en profitent pour retirer un bloc coincé en tête du 2ème ressaut, qui obstruait le passage.

Dans la foulée, Olivier est revenu seul le 26 décembre (toujours en compagnie de son perfo) pour équiper ce même passage.

Il ne restait plus qu'à se refaire une santé et attendre une fenêtre météo favorable pour compléter l'équipement du trou.

 

Olivier bat le rappel le vendredi 6 janvier: la santé des participants s'est globalement améliorée (sauf pour le genou de Jacquie, qui devra déclarer forfait). La météo est bonne et le Grand Schtroumpf est de passage en Provence. Nous sommes donc 4 pour retourner au Caveau avec comme objectif l'équipement du fond: Cathy, Olivier (avec son équipement de BTP bien entendu), le Grand Schtroumpf et moi-même.

Passé le "méandre érotique", Alain entame l'équipement du puits des Spitophiles (pas simple) et Olivier complète les amarrages.

Olivier turbine dans les Spitophiles: tête de puits et vire.
Olivier turbine dans les Spitophiles: tête de puits et vire.

Olivier turbine dans les Spitophiles: tête de puits et vire.

De manière générale, cette 2ème partie du gouffre manque cruellement d'amarrages. Certains petits puits en sont carrément dépourvus et le perfo d'Olivier tourne à plein régime. Et je soupçonne le garçon d'aimer ça: le moteur ronronne quasiment en continu et les amarrages (forés ou spits) tout neufs fleurissent un peu partout.

Equipement "de confort" dans la Salle à Manger vers -300.

Equipement "de confort" dans la Salle à Manger vers -300.

Cette partie du Caveau n'est probablement guère fréquentée, et on comprend vite pourquoi: ça se complique vraiment à partir de -250  et le méandre des Huit Citrons. Nous ne sommes pourtant que 4, mais Cathy émet l'hypothèse (audacieuse) que nous comptons pour 2...

Jusqu'au fond, étroitures, méandres et petits ressauts rastègues se succèdent sans discontinuer et je trouve ça bien rugueux. Cathy fait un rapide calcul: à nous 4 nous représentons plus de 250 ans de bons et loyaux services et les articulations commencent à couiner un peu. Le Grand Schtroumpf lui-même considère qu'à nos âges il n'est plus trop raisonnable de s'embarquer dans ce genre de cavités... et allez essayer de contredire le Grand Schtroumpf. Et puis je dois reconnaître que, pour une fois, je suis plutôt d'accord avec lui.

Il y a quand même de chouette passages, comme le puits BB's (vers -280) et les derniers ressauts où l'on retrouve l'actif.

Ressauts terminaux et puits BB's
Ressauts terminaux et puits BB's
Ressauts terminaux et puits BB's

Ressauts terminaux et puits BB's

Le puits des Spitophiles.

Le puits des Spitophiles.

L'histoire n'est pas tout à fait finie.

Le lendemain soir, Camille et Maxime y retournent en mode nocturne et déséquipent depuis le fond jusqu'à la base des Spitophiles. Et ils ont du nez, parce que dès dimanche matin la chabanée est de retour sur Siou Blanc et le ruisseau se jette de nouveau dans l'entrée. Pas question d'aller traîner la-dessous.

Avant que le Caveau soit complètement déséquipé, il reste donc des opportunités d'aller visiter la cavité en mode touriste, du moins sa partie la plus esthétique. Ensuite, le Caveau pourra retrouver pour un temps sa quiétude et le pauvre sanglier échoué à -80 pourra terminer de se décomposer en paix.

 

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