Un petit tour dans St Marcel par le gouffre Despeysse
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A l'origine, ce samedi 25 novembre, nous devions aller à l'Aven des Cèdres. Puis, pour tenter d'être à l'heure à Spélimages à Courthézon, nous avons changé d'objectif. Nous avons décidé de proposer d'aller dans le réseau de St Marcel d'Ardèche. La traversée était occupée par un groupe de Vertaco, nous optons pour une ballade dans le réseau par un allé-retour dans l'aven Despeysse.
En surface nous rencontrons un groupe de jeunes qui a bivouaqué à l'entrée du gouffre. Ils hésitent à venir avec nous... certain vont plonger à Bourg St Andéol. Dans tous les cas on a bien rigolé. Presque tout le monde se retrouvera le soir à Spélimages.
Alain équipera la cavité rapidement, il connait "plus que bien". En surface il fait 5°, le vent n'améliore rien. A l'entrée du gouffre un courant d'air chaud à 14° nous invite à rejoindre le réseau. Arlette, Odile, Cathy, Sidonie, Olivier et Jean-Marc se pressent pour profiter de cette chaleur fournie par cet énorme puit canadien naturel.
Nous irons jusqu'à l'entrée du réseau N9. Beaucoup de souvenir sont évoqués en pensant à la belle première effectuée il y a quelques années. Des escalades restent à faire, mais attention les longs laminoirs et les étroitures sont toujours là avant d'arriver dans les gros volumes.
Comment s'est formé ce réseau?
Pour essayer de faire simple, il y a 5,9 millions d’années, la fermeture du Détroit de Gibraltar entre l’Espagne et l’Afrique a entrainé l’abaissement de 2000 m du niveau de la mer Méditerranée par évaporation. Cet abaissement a entraîné le creusement sur plusieurs centaines de mètres des canyons du Rhône et de l’Ardèche car ces cours d'eau ont cherché à rejoindre le niveau de la mer. C'est ainsi que le 1er réseau de Saint-Marcel s'est creusé profondément.
Dans une seconde étape, le Détroit de Gilbraltar s'est à nouveau ouvert (il y a 5.3 millions d’années) et a immergé le 1er réseau de Saint-Marcel. La pression de l'eau dans ce réseau alliée au dépôt d'argile a entraîné un creusement du bas vers le haut sculptant ainsi les étages supérieurs au réseau 1.
Enfin, entre 2 et 1 million d’années, d’importants volumes d’eau, infiltrés par les plateaux de Bidon et Saint-Remèze, ont progressivement éliminé une partie des argiles colmatant le réseau, laissant en place sur le sol et sur les parois des sédiments argileux bruns rouges apparents dans l’ensemble du réseau.
Pour finir nous pouvons observer que certaines spéléologues se déplacent bizarrement "style Bugs" dans les galeries, peut-être s'agit-il d'une nouvelle technique innovante...
En résumé nous sommes restés 6h00 dans la cavité, nous arrivons à 18h30 à Couthézon. La première partie est terminée, plus de repas disponibles, longue queue devant le foodtruc, nous décidons d'aller au resto bien au chaud et de revenir pour les séances à 20h30. Nous retiendrons surtout le film remarquable d'Alex Lopez "On a marché SOUS LA TERRE", relatant les explorations à la Fromagère sur le Vercors cherchant une jonction avec le gouffre Berger. A voir absolument.