Spéléo Saucisses Du Soir
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Lundi 3 Juin, 10H40.
Comme tous les lundis depuis quelques mois, j’épluche les nombreux mails de boulot
accumulés durant le week-end, face à ces superbes écrans LED qui vont tenir compagnie à mes
pauvres yeux durant la semaine.
Le téléphone sonne. Un message. Sûrement un nouveau problème à régler, une énième
question d’un collègue en galère, une nouvelle réunion de programmée, j’en passe…
Non, c’est Sylvain, le nouveau chef d’orchestre des Spéléos du Soir, qui propose une sortie !
Chouette ! Je saute sur mon téléphone et réponds aussi sec ! « YES !! » Hâte de voir autre chose
que mes écrans, mes tableaux Excel, mes réglementations, mes collègues… Hâte d’aller me
perdre sous terre, loin des troupeaux d’humains et des embouteillages sans fin…
Mais quelques heures plus tard, un autre rendez-vous me revient en tête : La réunion du club,
décalée ce mercredi, et qui aura pour thématique « La Saucisse » !!! M%&@e!! J’aurais bien
consolidé mes connaissances en la matière, mais tant pis, honneur à la spéléo du soir. Et puis
j’ai besoin d’aller me défouler.
En bon touriste et surtout jeune spéléo, je laisse les plus expérimentés décider de la
destination. De toute façon, je n’en connais pas tant que ça, et je ne comprends pas encore
tout leur charabia : SSF, SSE, SDS… Alors SSF j’ai. SDS… Ah oui, Spéléo Du Soir, ok. SSE… mince,
je sèche… Soirée Saucisse Escandaou !!! Magique !
La destination est choisie, ce sera l’aven des Quatre Croix Ouest, histoire de profiter une
dernière fois de Siou Blanc avant sa fermeture estivale. 80m de verticalité, 0 développement…
Moi qui voulais me perdre sous terre, ce sera pour une prochaine fois, mais au moins ça me
fera prendre l’air. Et je ne l’ai encore jamais visité cet aven.
Les rendez-vous sont donnés : 17H30 pour Danièle, Daniel, Isabelle et moi-même au col de
l’ange. 17H40 au camp pour Paulo, Nico, et Sylvain. Le camp… encore un truc que je n’ai pas
très bien cerné… à chaque fois ils parlent du camp… je ne comprends pas… on ne monte jamais
de camp pourtant… c’est peut-être une habitude de spéléo, de nommé ainsi le parking final
avant la marche d’approche… mais 10 minutes entre le col de l’ange et le cœur de Siou Blanc,
ça me paraît court… Bon, tant pis, je demanderai à l’occasion.
Avant de prendre la route, je jette un rapide coup d’œil à la carte, histoire d’être bien sûr de
l’itinéraire. Et là j’éclate de rire ! Le camp ! C’est simplement ce quartier du Castellet ! Je le
connaissais sous le pseudonyme du « Bureau », mais pas sous sa dénomination officielle. Il me
reste pas mal de choses à apprendre !
Bref, au final, nous nous retrouvons tous vers 18H20 au parking à Siou Blanc. Serrages de main,
bises, quelques mots échangés, et on part, sac sur le dos, pour le trou. Il ne faut pas trop
trainer, on ne veut pas rentrer à 3H du mat’ non plus. Petite marche d’approche d’une vingtaine de minutes pour s’échauffer, et nous voici au bord des Quatres Croix Ouest.
Nous enfilons les combis, les baudards etc… A chacun son style avec l’été qui approche : Daniel
décide de ne mettre que sa sous-combi, sans combinaison… Personnellement, je me rends
compte que j’ai oublié mon pantalon… du coup ce sera un simple caleçon sous la combi, en
espérant que ça ne colle pas trop…
Daniel, justement, descend le premier et équipe le puits. Sylvain lui emboîte le pas. Les
premiers fractios prennent un peu de temps à installer et à ajuster correctement. En attendant,
on discute de tout et de rien, mais surtout de spéléo.
Et tout d’un coup, surgit des broussailles, Jackie ! Surprise ! Après s’être baladée l’après-midi
dans le Saint Cassien avec les collègues, Jackie l’Infatigable nous rejoint pour se dégourdir les
jambes aux Quatres Croix Ouest ! Je dis Bravo !
Après Sylvain, c’est au tour d’Isabelle, qui décide de rajouter une dèv pour éviter un léger
frottement lorsque le collègue atteint le premier fractio. Puis s’ensuit Jackie, Nicolas, Moi-
même, Paulo, et Danièle. Après quelques petits cafouillages au cours de la descente pour
certains (dont nous terrerons les noms), nous voici enfin tous au fond du trou. Pauvre Daniel, je
pense qu’au final il aura bien passé 30 min au fond, en sous-combi, à se les geler !
Certe, la dimension « exploration » est totalement absente de cette cavité. Par contre, quel
beau puit ! Quasiment une pure verticale ! Une merveille pour shooter quelques photos… si on
a du bon matos… Pour le moment je vais me satisfaire de mon téléphone !
Daniel, gelé, remonte le premier, pendant que l’on joue à Chifoumi (Sans puit !!) pour savoir qui
va déséquiper.
La remontée se fait sans encombre, assez rapidement (en même temps 80m…). Tout le monde
se change sans traîner et nous retournons aux voitures.
Jackie rentre chez elle directement, pendant que le reste du groupe prend la direction du
refuge des Cuillerets pour le picnic. Refuge qui est d’ailleurs occupé ! Mais les locataires
dorment déjà et n’ont semble-t-il pas fait de barbecue. Tant pis, nous ne pourrons pas profiter
de leurs dernières braises pour griller quelques saucisses.
Commence malgré tout un partage bien mérité de mets divers et de boissons aux pouvoirs
légendaires…
TPST:2h30