Le puits du Paltoquet

Il y a quelques mois, dans le cadre de notre travail pour le topoguide, une petite équipe se compose pour re-visiter l'Aven de l'Espérance. Ceci, principalement pour asseoir nos données du réseau latéral qui démarre vers -50. Lors de notre visite, nous avons été surpris de redécouvrir le beau puits remontant en bout de méandre.
Celui-ci est intact, bien calcité, bien propre. Nos esprits ne tardent pas à se projeter dans une future escalade pour découvrir cette nouvelle merveille.

En ce début février, un petit trio prend naissance pour aborder le sujet.
Charlie équipe la cavité jusqu'au secteur concerné. Aujourd'hui nous n'irons pas en bas, c'est en haut que cela se passe.
A notre étonnement en bout de vire un spit neuf !, un trou de Pulse tout frais, puis bien plus haut un morceau de corde rouge sans nœud d’arrêt pendouille sur la grosse coulée de calcite !

Nous sommes à la fois étonnés et surtout déçus …….

Resté 45 ans dans l'indifférence la plus totale, le puits remontant a donc subitement excité les convoitises et attiré des compatriotes comme des mouches sur un pot de miel. C'est la vie.
Nous sommes un peu « pâles », cela ne nous démonte pas, quoique !.
Il va falloir reconstituer l’ascension en artif, être beaucoup « Toquet » dans son intérieur pour réussir quelques pas d’artiste. Bon cela on s’est le faire. Ce qui en somme définit à la façon de Mr Larousse le nom de ce puits. Le puits du PALTOQUET.

C’est l’heure, Charlie tire sur ses bras musclés, glisse une sangle distribuée par Mamie Jacquie entre deux draperies pour se rétablir, puis plus loin encercle une belle concrétion pour conforter un relais au niveau du premier dôme.

A ce niveau nous saisissons la corde « pendouilleuse » et « rasqueuse ». Nous nous en servirons en assurance pour aborder la deuxième partie de l’ascension. Des traces d’implantations de pulses semblent apparaître sur un substrat peu compact. Nous préférons glisser deux morceaux de « Dyneema » derrière des concrétions pour devancer les grandes draperies. Il ne reste plus qu'à se jeter d’un pas vaillant sur le second dôme déversant et se rétablir en haut de celui-ci. Nous planterons un spit pour sécuriser notre point d’ancrage.

Au-dessus de nous, le puits continue.

Nous décidons comme un accord de nous arrêter ici aujourd'hui, de rééquiper le puits à la descente avec des amarrages et une corde digne de ce nom, puis de revenir d’ici quelques jours pour finir l’escalade et surtout compléter la topo.

Nous sommes cinq pour aborder notre seconde Aventure, Maître Charles, Dame Jacquie, Olivier, et nos Amis Varois, Joan et Paul. Joan est venu avec une balise et son détecteur. Ceci pour matérialiser en extérieur le sommet du Puits du PALTOQUET. Quant à Paul, il aura pour mission le relevé topographique.
Une fois en haut de notre ancien terminus, nous placerons délicatement et avec attention le bobinage de l’ARVA de Joan.
Nous entreprenons rapidement la fin de l’ascension du puits en sécurisant nos points avec des pulses (points d’ancrages temporaires). De multiples racines fines pendouilles ici et là. Le sol est partiellement couvert d’hyphes, un Myriapode croisera également notre route.......

Nous sécurisons le passage, corde et ancrages afin de venir tous visiter ce lieu.

Nous nous trouvons sous une zone d’éboulement au pied même de la falaise, à deux pas de l’entrée « classique » de la cavité. Devant nous des concrétions (Draperies) horizontales, fortement ancrées à un rocher qui a basculé.
Une fois la topo levée, nous prendrons le temps de mémoriser par quelques photos cet instant avec les copains, de mémoriser le lieu, les concrétions, c'est plutôt joli, c'est bien équipé (matériels perso). Cela ne le restera pas, nous avons prévu le déséquipement d'ici quelques semaines. C'est donc le moment d'aller y faire un tour, cela vaut le coup d’œil.
En surface, Joan a bien travaillé. Son expérience et a l’aide de son matériel, il a pu matérialiser les données géo-topographiques du sommet du PALTOQUET: il se situe à deux pas de l'entrée classique, sous l'éboulis.

Voili, voilà le récit d’une de nos incursions souterraines de ces dernières semaines.