Les KaHyDe dans la Baume des Toulousains - Samedi 06 juillet 2024

Présents : Ludovic Mocochain (club des PAF), Vladimir Cviklinski (Spéléo Club Alpin Gap), Marine (indépendante), Nathan Rispal (Ragaie), Alexandre Zappelli (Escandaou), Gaël Monvoisin (AVENS)

 

Alexandre et moi terminons une réunion de travail à Vallon Pont d’Arc et descendons ensemble jusqu’à Veynes pour une sortie le lendemain dans le Dévoluy. Deux objectifs, Ludovic et Nathan doivent aller repérer des zones intéressantes dans une partie haute du massif pour le travail de doctorat de Nathan ; il y a un point d’interrogation en haut d’une escalade au fond du trou qui est coincé là depuis les années 60.

Le vendredi soir nous éteignons le moteur chez Vladimir et Valérie, rencontrés peu avant, qui nous accueillent gentiment. Nathan nous y retrouve ainsi que Marine. Le matériel est préparé pour les deux objectifs pendant que je fais la tambouille. Après un petit risotto pour les sucres lents et quelques tartes pour les sucres rapides, nous allons dormir pour nous préparer pour le lendemain.

Le samedi matin, la météo est moins pire que prévue, le temps est couvert et frais mais il ne pleut pas. Des orages sont prévus dans l’après-midi mais pour le moment ça tient. Ça tombe bien je n’ai pas de coupe-vent ni de parapluie, on m’a dit que dans le sud il faisait toujours beau et chaud (contrepèterie belge). Nous rejoignons Marine et Ludovic au col du Festre. Il faut avoir deux véhicules qui puissent monter sur des pistes cabossées pour gagner 300 m de dénivelé et quelques kilomètres de marche. On aura bien assez à monter ensuite. L’entrée du trou se situe à côté du cirque glaciaire du Gouturier à 2300 m d’altitude, ce qui nous laisse encore 800 m de dénivelé à grimper avec les sacs sur le dos.

Les deux SUV (franco-roumains) montent jusqu’à la cabane du Camarguier où la bergère est déjà installée avec son troupeau ce qui nous vaut de nous faire aboyer et courser farouchement par 4 patous qui font bien leur métier. L’ascension se fait « tout drèt ‘ dans l’pentu », pleine balle, avec une pente proche des 30°. Ça va qu’on n’est pas trop chargés mais ça tire dans les mollets…

Montée à la baume des Toulousains et vue du cirque glaciaire du Gouturier.
Montée à la baume des Toulousains et vue du cirque glaciaire du Gouturier.

Montée à la baume des Toulousains et vue du cirque glaciaire du Gouturier.

Passage de la crête entre les deux cirques glaciaires et Alex devant le Mordor.
Passage de la crête entre les deux cirques glaciaires et Alex devant le Mordor.

Passage de la crête entre les deux cirques glaciaires et Alex devant le Mordor.

Arrivés en haut, 2h30 plus tard, la vue est incroyable, c’est le Mordor là-haut. De part et d’autre de la crête sous laquelle se développe le trou il y a deux cirques glaciaires avec encore quelques névés qui n’ont pas encore fondu. Petit pique-nique rapide, on s’équipe rapidement et on file dans le trou.

Alex équipe devant, Nathan et Ludovic traînent et parlent des langues de scientifiques, s’extasient devant des tas de cailloux et nous les dépassons avec Marine et Vlad. On descend un premier puits facile, puis un second ou les fractionnements sont répartis sur un vieux piton des années soixante et un spit posé dans le banc de calcaire le moins pourri du niveau, un peu bas, du coup ça frottouille un peu.

Alex en train d’équiper dans le dernier P15.

Alex en train d’équiper dans le dernier P15.

Une urgence intestinale oblige Marine à passer devant et Alex nous prouve que le courant d’air aspire bien. C’est flagrant… On passe un grand puits et on se retrouve en bas du puits. Alex nous indique la suite, c’est tout droit et après une galerie sur la gauche il y aura une galerie remontante qui doit nous emmener jusqu’au bas du puits à aller voir.

Marine dans la galerie du métro, on voit la dalle toute blanche au fond au plafond.

Marine dans la galerie du métro, on voit la dalle toute blanche au fond au plafond.

La galerie du métro est effectivement très large mais aussi très découpée et rien ne tient très bien. Les dalles du plafond sont tombées au sol et glissent les unes sur les autres, on peut y faire du surf souterrain. Deux passages en désescalades un peu exposées auraient mérité une corde pour pouvoir être passées. Nous descendons avec prudence et trouvons la fameuse galerie sur la gauche qui a aussi un courant d’air. Le courant d’air dans notre dos suit le pendage de la galerie et continue jusqu’en bas. Arrivés à un carrefour une galerie remontant part effectivement sur la droite.

La progression est facile mais les marches sont hautes, ça grimpe dur et il fait chaud… Après avoir remonté quelques dizaines de mètres, nous arrivons sur un mur et il y a effectivement un puits qui part au plafond. Les derniers à être venus ici ont buté sur une trémie sur la partie du fond. L’objectif est de tenter de passer de l’autre côté du puits pour voir ce qu’il y a. Vlad s’équipe et Marine l’assure pendant que je mange.

Il y a une partie assez facile en bas et il monte quasiment en libre jusqu’en haut. En 30 minutes il est en haut, il a posé 3 pulses. Ensuite il traverse en opposition le haut du puits en méandre pour rejoindre l’autre bout du puits. Marine se caille et je la remplace à l’assurage. Vlad plante 4 pulses de plus et atteint l’autre bout du puits. Nathan arrive à toute berzingue du bas, il a sa doudoune et arrive en faisant un peu cocotte-minute. Alexandre et Ludovic le suivent et nous rejoignent. On se raconte des « monsieur-madame » en attendant la fin de l’escalade de Vlad.

Vlad dans l’escalade du puits du concombre Humphrey.

Vlad dans l’escalade du puits du concombre Humphrey.

Il installe la corde de spéléo pour redescendre et récupère les pulses en redescendant. Il s’est arrêté sur une autre trémie avec un très fort courant d’air. La suite parait complexe, il faudrait gratter sous la trémie pour espérer tomber sur la suite qui risque fort d’être en falaise dans un éboulis du flanc d’un des deux côtés de la crête.

Marine se caille et range les affaires, « laisse mes affaires tranquilles », Ludovic repart doucement, Alexandre monte voir le résultat de l’escalade, Vlad se change et mange le reste du concombre Humphrey et on range le reste. La descente est rapide. Au carrefour nous allons voir la galerie du fond, peu engageante, sous une dalle à moitié décollée. Puis tout le monde remonte doucement.

Alex et Nathan taquets au fond de la galerie du métro.

Alex et Nathan taquets au fond de la galerie du métro.

La sortie est rapide, on se change et le ciel est couvert mais encore calme. On commence la descente qui fait mal aux genoux, ça tape un peu, heureusement qu’il y a de l’herbe par terre. Un petit crachin passe au-dessus de nous mais léger et s’arrête rapidement. On finit la descente, les patous nous entourent de nouveau.

On rentre chez Vlad et Valérie, qui nous a préparé un super repas. J’ai mal aux pattes. La marche d’approche est quand même raide. On passe une super bonne soirée et dodo les yeux.

 

Fiche d’équipement mise à jour :

P10 : C15 – 2G + dev/S

P12 : C15 – 2G + dev/AF

P11 : C50 – [G+AN] + [G+P]

P15 : CP – [P+AF] + 2G

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